Économie, Archive, Afrique

RDC/ Rubaya: trésors et histoires derrière les collines

Le tantale, un produit minier dont la RDC détient 80% de la réserve mondiale, fait vivre près de 100 mille habitants à Rubaya.

10.06.2015 - Mıse À Jour : 10.06.2015
RDC/ Rubaya: trésors et histoires derrière les collines

AA/ Rubaya/ Charly Kasereka

Champs de blé et arbres entrelacés s'étendent à perte de vue, dissumulant bien des trésors. A l’entrée de Rubaya (est de la RDC), le paysage est digne d'un grand pinceau, mais semble à première vue déserté par les hommes. 

Pas accélérés, des silhouettes s'esquissent de loin. Il faudra s’approcher davantage pour assister à une scène peu ordinaire: des passeurs transportent à dos des humains, pourtant, ni bébés ni handicapés.

Ce ne sont pas des enfants pris par le jeu, mais plutôt des hommes qui remplacent les moteurs vrombissants. Ces hommes endurants et fins connaisseurs de tous les circuits servent de moyens de transport à leurs semblables qui tentent de joindre des sites miniers, retranchés dans des zones géographiques difficielement accessible. Une infrastructure délabrée impose ses lois.

Pour arriver dans les mines de Rubaya (RDC), découvrir ses trésor et ses histoires, il faut quitter la route macadamée et slalomer à travers les sentiers et les prairies de Goma (Est). Là-bas, à 60 km de ladite ville, derrière les collines et les prairies verdoyantes, un produit mondialement prisé, à savoir le « tantale » également appelé le « coltan » préoccupe les hommes et intéressent les grandes compagnies internationales de la téléphonie et les entreprises médicales.

Ce minerai est utilisé dans la fabrication des cellulaires et autres composantes mobiles ainsi que dans la confection d'instruments chirurgicaux et d'implants. 

En 2014, Rubaya a produit  992,637 de tonnes de tantale, également appelé coltan, dont 798,578 tonnes ont été exportées vers la Chine, le Japon, la Belgique et les Etats-Unis, selon un rapport de la division des mines et géologie du Nord-Kivu.

La RDC détient, à elle seule, 80 % de la réserve mondiale du Coltan (Colombo-tantalite), selon le même rapport.

Mais, Rubaya demeure le royaume du tantale en RDC. Et les histoires y afférentes y sont multiples. A certains autres endroits durs et hostiles,  il y a un autre type de transporteurs qui assurent la traversée de quelques piétons à destination des sites miniers. Seules les Motos sont en mesure de faire les navettes Goma-Rubaya.

« Nous avons un sol et un sous-sol bénis, mais nous sommes malheureux », dit Raphael, un des notables de la région, en allusion à la dureté des conditions et à l’absence de bonnes infrastructures.

L’état déplorable des infrastructures routières est un conséquent de l’instabilité chronique de ce territoire qui s’étend sur 4 734 km2 et qui faisait pendant longtemps la une des médias internationaux, étant depuis une longue période le fief de plusieurs rébellions qui évoluent dans l’est de la RDC.

Rubaya, où vit actuellement une population de 100 mille personnes, a accueilli d’importants flux de personnes en provenance des villages environnants, suite aux affrontements de l’armée loyaliste contre les groupes armés des seigneurs de guerre.

Ces populations ont abandonné l’activité agricole préférant les activités minières « beaucoup plus rentables », selon certains témoins. Les carrés miniers ont absorbé les champs au fur et à mesure que l’exploitation progressait.

Le circuit local d’extraction et de vente dans un carré minier est régi par un chef d’équipe ou un prospecteur-creuseur qui contrôle la concession  ou le « carré de Coltan ».  Il dirige une équipe de creuseurs ou mineurs  artisanaux.

Le Coltan extrait puis mis dans des sacs est  acheminé vers les villages  par des transporteurs qui se déplacent à pieds. Des femmes et des jeunes sont souvent à l’œuvre. 

Dans les villages, des commerçants acquièrent la marchandise pour ensuite la commercialiser dans les grandes villes  et auprès des étrangers quêtant continuellement ce produit précieux.

Des avions-cargos d’une agence privée de transport aérien viennent, par la suite, embarquer le Coltan à destination des grandes villes africaines : Goma, Bukavu, située sur la rive sud-ouest du Lac Kivu, Kigali(Rwanda) et Kampala (Ouganda).

De retour, ces avions reviennent souvent avec des produits manufacturés, de la nourriture, à vendre aux  négociants et aux communautés locales.

Les mines de tantale font vivre près de 100 mille personnes. Des jeunes de 15 à 35 ans travaillent de l'aube au crépuscule. Certains exploitants artisanaux, appelés Hiboux, travaillent jour et nuit en équipes à la lumière de lampes torches.

Des campements entourent les carrés miniers. D’habitude les creuseurs y passent leurs nuits, veillant sur un matériel d’extraction très rudimentaire composé de pioches, pelles et autres pièces jugées nécessaires pour leur travail, dans un climat sécuritaire imprévisible.

La RDC regorge d'importants minerais, dont les principaux sont l'or, le cuivre et le zinc. Mais, le coltan demeure son produit phare, puisqu'elle en contient 80% de la réserve mondiale, faisant ainsi venir l'eau à la bouche des gourmands du monde.

 
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
RDC
Bu haberi paylaşın