AA/Niamey/Boureima Boulima

Nombreux sont les nigériens friands de la noix de cola, dont ils vantent, notamment, les vertus sociales et physiologiques.

Vendue sous les couleurs rouges et blanches, la Cola se présente sous forme de noix avec deux ou trois cotylédons consommés en petits morceaux. Elle est, le plus souvent, associée à la sociabilité et à l’hospitalité.

Il est ainsi coutume de dire que, «lorsque tu casses une noix de cola dans une assemblée et que personne n’en demande un morceau sache que tu n’es pas le bienvenu dans ce groupe» ou encore «donne-moi une noix de cola pour que je puisse t’annoncer une bonne nouvelle».

Lors des cérémonies, mariage, baptême ou décès, la cola est offerte sous forme d’offrande. «Elle est également donnée en aumône pour conjurer le mauvais sort», explique Zakari Adamou, un vendeur grossiste au grand marché de Niamey, rencontré par Anadolu.

Mais la noix est surtout très appréciée comme aliment «stimulant» par ses amateurs.

Interrogé par Anadolu, Issoufou Yayé,  consommateur depuis plus de trois décennies explique «avoir commencé la cola pour dissiper la fatigue de la journée».

«Mais au fur de ma consommation, la cola est devenue pour moi une addiction. Dans la journée je peux consommer une à deux noix, et ce, chaque jour», poursuit-il.

D’autres consomment la noix pour des raisons de santé assurant que celle-ci permet de se soigner contre la nausée ou les maux de tête.

«Son goût amer me permet de me débarrasser de la nausée en croquant un morceau», indique en ce sens, Oumarou Aboubacar, un autre consommateur.  

Exportée du Nigéria et du Ghana pour la blanche et de la Côte d’Ivoire pour la rouge, la cola est vendue en gros au niveau du grand marché de Niamey et en détail par des vendeurs ambulants ou au  niveau des commerces des quartiers.

Le lot de cent pièces est vendu à 2500F Cfa (environ 4 dollars). Quant à la noix, elle est vendue entre 25 et 100 Fcfa (entre 0,04 et 0,16 dollar), informe Zakari Admou, vendeur de noix depuis plus d'un quart de siècle.

«Le prix de la cola dépend de la production ou des circonstances», explique-t-il citant l'exemple des «élections au Nigéria (en mars dernier), durant lesquelles les importateurs ont préféré attendre la fin du processus pour recommencer à exporter vers le Niger».

Pour les vendeurs, la vente de la Cola est un commerce très rentable car sa consommation est une véritable tradition à travers tout le pays, lance Zakari, sourire aux lèvres, en tendant une des noix.