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Le marché camerounais de Sandaga, coeur battant d'Afrique centrale

L'immense marché enchante le regard grâce à la panoplie de couleurs qu'il offre.

09.04.2015 - Mıse À Jour : 09.04.2015
Le marché camerounais de Sandaga, coeur battant d'Afrique centrale

AA/Douala(Cameroun)/ Pado Chemie

Aux environs du marché Sandaga à Douala (capitale économique du Cameroun), commerçants et revendeurs se bousculent dès les premières lueurs du jour pour se procurer des cageots de tomates, carottes et autres produits frais, dans le plus grand marché dédié à la matière en Afrique Centrale.

L'immense marché enchante le regard grâce à la panoplie de couleurs qu'il offre : les fruits et légumes de tout genre s'allient avec harmonie aux imprimés géométriques et ethniques des "Kabas" des femmes (robes amples faites en pagne) qui se bousculent à l’entrée.

«Mardi, c’est le grand jour de marché, celui où des milliers de commerçants  gabonais, équato-guinéens et centrafricains viennent faire leurs provisions», informe Oscar Kong, chef des commerçants de la place, rencontré par Anadolu, dans les dédales de Sandaga.

"Nous commandons de grandes quantités de marchandises car nos clients sont de grands acheteurs. Les Gabonais et  les Equato-guinéens font des achats qui s’élèvent, parfois, à des centaines de millions de Francs CFA (plusieurs milliers de dollars) et depuis près de trois ans ces commerçants ne se présentent plus par eux même au marché mais se font livrer les marchandises qu’ils commandent à l'avance", ajoute-t-il.

Oscar ne quitte pas des yeux les camions garés et chargés de choux, poireaux, carottes, poivrons, gingembres, épinards, concombres, céleris et divers légumes. Ces légumes frais viennent de Dschang, Bangangté, Bafoussam, Foumban à l’Ouest, de Buea dans le Sud-ouest  ou encore de  Bamenda dans le Nord-ouest du Cameroun.

Lewis Raphaël s'occupe, pour sa part, de l’expédition de produits frais vers le Gabon et la Guinée-équatoriale, une activité qui lui permet et à tant d'autres comme lui de s'assurer des "bénéfices confortables".

Tout fier, le jeune commerçant déclare à Anadolu qu’il doit expédier, dans la journée, 200 cageots de tomates, 100 bottes de poireaux, 20 sacs de poivrons, 15 sacs de choux, plus de 20 sacs de carottes, ainsi que du  concombres, du gingembres et d'autres légumes.

"Généralement le montant des achats que je fais s’élève à 50 millions de francs CFA (83 500 USD) et je ne suis pas le seul. Nous rassemblons ces marchandises et les expédions dans la soirée vers le port de Douala pour celles destinées au Gabon et vers le port de Tiko (Sud-ouest) pour celles destinées à la Guinée-équatoriale" précise-t-il.     

Les produits destinés à la République Centrafricaine sont, eux, expédiés par voie terrestre dans des camions.

Cependant, note Oscar Kong, " depuis le début de la crise centrafricaine (2013), les échanges avec la RCA ont chuté et les acheteurs centrafricains se font de plus en plus rares, étant donné la situation d'insécurité prévalant sur la route Douala-Garoua-Boulaï (ville de l’est du Cameroun située sur la frontière avec la République Centrafricaine)".

Outre les Gabonais, les Centrafricains et les Equato-guinéens, le marché de Sandaga brasse un grand nombre de commerçants camerounais qui viennent, également, s’y approvisionner.

Merlin Moukontchou est un de ces commerçants camerounais qui se vante de réaliser des ventes de plus de 10 millions de Francs CFA (16 700 USD) au moins trois fois par semaine ajoutant qu’il "assure des livraisons dans les villages de Mouanko (Sanaga-Maritime) et ceux environnants ainsi que dans les communes situées sur les plages de Yo-yo et de Yabassi".

Les grossistes et détaillants de produits frais de tous les marchés de Douala viennent également s’approvisionner au marché Sandaga : "Tous les commerçants des marchés de Ndogpassi, Bonabéri, Ndokoti, Nkolouloun et d'autres quartiers de Douala viennent chaque matin faire leurs achats dans ce marché", ajoute Oscar Kong.

«Depuis sept ans, je viens quotidiennement faire mes provisions dans ce marché», confirme Jeannette Ottou, commerçante au marché Ndogpassi (entrée Est de la ville de Douala). 

Les commerçants de la place, exercant pour la plupart de manière informelle, refusent de donner des précisions sur les montants de leurs gains, ils sont, cependant, tous d’accord pour affirmer que "c'est une activité qui leur permet de vivre dignement".

Patiente, jeune commerçante de la place confie à Anadolu que depuis qu’elle a perdu ses parents, elle s’est mise à vendre des tomates dans le marché de Douala  pour subvenir aux besoins de ses cinq frères et soeurs et leur permettre de poursuivre leur scolarité.

La jeune femme détient un Brevet de technicien supérieur-spécialité commerciale- mais elle a préféré comme beaucoup d'autres jeunes commerçants de Sandaga faire du commerce plutôt que de travailler dans un bureau climatisé où elle sait, pertinemment qu'elle va «percevoir un salaire de misère».

Le marché de Sandaga compte, en outre, beaucoup de commerçantes femmes, communèment appelées  "bayam sellam" un mot tiré du pidgin local(dialecte local) qui signifie "acheter et vendre", ces commerçantes doivent lutter au quotidien pour améliorer les  conditions de vie de leurs familles.

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