L’Egypte anticipe sur le risque de baisse des eaux du Nil à cause du barrage éthiopien
Le président égyptien envisage de mettre en oeuvre des projets d'économie de l'eau avant de signer un quelconque accord avec l’Éthiopie.

AA/ Khaled Moussa al-Omrani
Le Président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a affirmé que son pays étudie des solutions et les délais nécessaires pour leur application, afin de faire face à la baisse des eaux du Nil durant la période de stockage des eaux derrière le barrage de la Renaissance en Ethiopie. ceci « avant de signer tout accord avec les frères éthiopiens » a précisé al-Sissi.
Lors de la cérémonie du lancement des travaux du nouveau Canal de Suez, dans la province d’Ismailia (est de l’Egypte), al-Sissi a déclaré: « Il faut étudier les solutions à la baisse prévue des eaux du Nil à cause du stockage des eaux derrière le barrage de la Renaissance, avant de s'engager dans un accord avec l’Ethiopie". "Et si cela (l'opération de stockage des eaux) devrait durer trois, cinq ou sept ans, ou encore neuf ou douze années!» s'est exclamé le président égyptien.
Pour compenser une baisse des eaux du Nil, qui pourrait atteindre 10 milliards de mètres-cubes, le Président égyptien a proposé l'adoption de modes d’irrigation moderne avec un cout de 280.11 dollars par feddan (0.42 hectare), soit une enveloppe globale de 2.24 milliards de dollars pour des terres cultivables, dont la superficie totale est estimées à 8 millions de feddans.
« Comment vais-je financer ce projet ? Comment vais-je collecter ces fonds auprès des propriétaires des terres? Et dans combien d’années ? », s’est encore interrogé al-Sissi, indiquant que la mise en oeuvre d’une telle entreprise exigera un délai allant de trois à cinq ans.
Une autre solution a été avancée par le Président égyptien, à savoir la construction de stations d’épuration des eaux usées avec des investissements allant de deux à cinq milliards de dollars.
Le projet du barrage sur le Nil Bleu attise les craintes des Egyptiens quant à la diminution de leur part des eaux du Nil, qui s’élève actuellement à 55.5 milliards de mètres-cubes, ainsi que des effets néfastes sur la sécurité nationale du pays en cas d’effondrement de ce barrage.