AA - Paris - Bilal Muftuoglu

L'activité touristique a accusé une baisse "sans précédent" à Paris au premier semestre 2016, avec un million de touristes en moins que durant la même période de 2015, a fait savoir mardi le Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France.

Avec 14,9 millions d'arrivées hôtelières, l'activité touristique a connu une baisse de 6,4% dans la capitale française en l'espace d'un an, selon le Bilan estival du tourisme à Paris, publié par le Comité Régional du Tourisme.

Ce sont surtout les touristes étrangers qui boudent la ville Lumière (-9,9%), notamment "dans un contexte peu favorable marqué par les attentats, les mouvements sociaux ainsi que les inondations", précise le Comité Régional du Tourisme. Ce contexte défavorable dissuade en particulier les Japonais, avec une perte de 126 000 touristes (-42,6%), suivi des Russes avec 43 000 touristes en moins (-35,0%) et des Italiens avec 114 000 touristes en moins (-27,7%).

"Les touristes américains et chinois, peu influencés jusque-là, entament désormais un cycle inquiétant de baisse", s'alarme le Comité dans son bilan, évoquant une baisse de 5,7% pour les Américains (57 000 touristes en moins) et de 19,6% pour les Chinois (100 000 touristes en moins).

La baisse a été moins importante du côté de la clientèle française, "qui reste fidèle à Paris", avec une perte de 3,5% (8,28 millions de touristes français sur les six premiers mois de l'année).

La tenue de l'Euro 2016 en France, notamment à Paris, n'aura pas permis d'empêcher la chute de l'activité touristique, "même si l’afflux de visiteurs a été notable durant les matchs au Stade de France ou au Parc des Princes", déplore le Comité Régional du Tourisme.

Pour Frédéric Valletoux, Président du Comité Régional du Tourisme, le résultat est une "catastrophe industrielle" et nécessite la mise en place d'un plan d'urgence pour la gestion des catastrophes (ORSEC).

Commentant les résultats de ce bilan, Valletoux a appelé à une réunion "immédiate" entre les professionnels du secteur du tourisme et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault. "Il convient d’investir massivement et dès maintenant dans ce secteur qui emploie 500 000 personnes à Paris et en Ile-de-France, au risque sinon, d’assister à un plan social sans précédent", estime-t-il.