Turquie: Femmes démineuses, un métier au péril de leur vie
- La Turquie compte cinq femmes démineuses dont deux à Istanbul (Nord-ouest)

Istanbul
AA – Istanbul
Deux des cinq femmes démineuses que compte la Turquie sont prêtes à risquer leur vie pour sauver celles des Stambouliotes.
Travaillant dans une équipe de 38 démineurs masculins, les deux démineuses, D.K.G. et K.D., de l’escouade anti-bombe, au sein du commissariat de la province d’Istanbul (Nord-ouest), sont une source de fierté pour leurs confrères.
Contrairement à l’ordinaire, les deux femmes policières, l’une comptabilisant quatre ans d’expérience et l’autre huit ans, ont choisi l’une des professions probablement les plus risquées du monde.
Les deux femmes, qui se réveillent chaque jour avec l’ambition de désamorcer des bombes ou des colis suspects, sont constamment en alerte face aux annonces qui défilent sur les canaux radios de la police.
Ces courageuses femmes, qui font face à un risque que nombreux ne peuvent concevoir, mettent en péril leur vie au nom de la sécurité des habitants d’Istanbul.
L’Agence Anadolu (AA) a participé à un entraînement policier de désamorçage mis en place par les deux des cinq femmes démineuses de Turquie.
Arrivées sur les lieux de l’incident présumé, les deux professionnelles ont tout d’abord mis en place un périmètre de sécurité.
Suite aux analyses préliminaires effectuées à l’aide d’un robot, les démineuses ont déterminé que le paquet suspect était effectivement dangereux.
Après s’être vêtues de l’armure spécifique portée par les démineurs (45 kg), elles ont procédé au désamorçage du paquet suspect.
Enfin, elles ont analysé la structure de l’engin explosif désamorcé.
- Elles ignorent le danger qui les attend
K.D. et D.K.G., qui oeuvrent sous la direction de la Division d'élimination et d'inspection des bombes à Istanbul, sont intervenues sur 57 incidents en l’espace d’un an, dont deux missions à l’étranger, trois opérations, huit désamorçages de bombes, quatre interventions dans des incidents explosifs, et, enfin, quarante paquets suspects.
Dans une interview accordée à l'AA, K.D. a confié que le métier implique de très grands risques et qu’elles ignorent le danger qui peut les attendre.
Elle a ajouté que les femmes sont aussi fortes que les hommes dans l’exercice de la profession de démineur.
«Dans un métier à majorité masculine vous, en tant que femme, ne pouvez manifester votre existence que par ce que vous achevez, a-t-elle partagé. Votre réussite augmente proportionnellement à l’amour éprouvé pour le métier.»
Pour K.D., «le fait d’être une femme ou un homme revêt de l’importance dans cette profession».
«Être démineur ne dépend pas uniquement de la force physique, a-t-elle ajouté. Il faut également une volonté en béton et une logique pratique dans la résolution des événements. Et le plus important est d’avoir un mental positif et d’actualiser régulièrement ses connaissances.»
Indiquant qu’elle travaille en équipe avec son amie D.K.G., la démineuse a affirmé qu’elles sont, en tant que femmes, différemment accueillies sur les lieux des opérations.
«Mais cela nous pousse à davantage nous accrocher, a poursuivi la démineuse. C’est un sentiment magnifique que de pouvoir montrer notre force dans un métier à majorité masculine. Nous sommes heureuses de montrer à la société que les femmes peuvent réussir quel que soit le métier qu’elles exercent.»
- Les femmes peuvent être les meilleures
Après avoir échoué à deux reprises lors des entretiens, D.K.G., seconde démineuse féminine de l’escouade anti-bombe, est parvenue à décrocher le poste grâce à sa détermination et au soutien de son mari, également démineur.
D.K.G. a partagé qu’elle a commencé à exercer ses fonctions après une formation éprouvante et qu’elle souhaite exercer son métier jusqu’à l’âge de la retraite.
«Si nous parvenons à exercer un tel métier c’est que nous pouvons réussir dans tous les domaines», a-t-elle déclaré invitant ses confrères à se faire davantage confiance.
Elle a fait savoir que les démineurs doivent avoir des connaissances techniques et électroniques détaillées.
«Nous ne regardons pas les couleurs des fils comme c’est le cas dans les films, a-t-elle expliqué. Nous analysons minutieusement l’engin explosif à la lumière de nos connaissances électroniques. Pendant ce temps, nous sommes inquiets pour nos concitoyens aux alentours car pendant le désamorçage de l’explosif un shrapnel ou encore un matériel qui s’arracherait au cours de l’intervention risquerait de causer des blessures. C’est pourquoi il est très important qu’ils restent derrière la ligne de sécurité.»
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