Sécurité au Louvre : l’exécutif rejette toute précipitation dans la désignation des responsabilités
- Maud Bregeon refuse les excuses immédiates, invoquant le temps nécessaire aux enquêtes en cours après le cambriolage.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Gouvernement français assume l’émotion suscitée par le spectaculaire cambriolage du Louvre, mais écarte toute reconnaissance de faute tant que les responsabilités ne sont pas établies.
En réponse aux questions des journalistes à l’issue du Conseil des ministres du 22 octobre, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a indiqué que des mesures de sécurisation étaient en cours de déploiement dans les musées nationaux, à la demande du président Emmanuel Macron, avec une accélération attendue dans les prochains jours.
Le 19 octobre dernier, quatre individus lourdement organisés ont réussi à pénétrer dans la galerie d’Apollon du Louvre, en plein jour, après s’être hissés en nacelle le long du quai François-Mitterrand. Déguisés en ouvriers, ils ont fracturé une fenêtre, brisé deux vitrines, et se sont emparés de plusieurs joyaux de la Couronne, estimés à plus de 88 millions d’euros. L’opération n’a duré que sept minutes. Une partie du butin a été retrouvée à proximité du musée, endommagée. Aucune interpellation n’a eu lieu à ce jour.
Face à l’indignation croissante, Maud Bregeon a insisté sur la nécessité de laisser les enquêtes administrative et judiciaire suivre leur cours. « Ce qui s’est passé n’aurait pas dû arriver », a-t-elle reconnu, tout en refusant de désigner des responsables à ce stade. Interrogée sur la possibilité de présenter des excuses publiques, elle a estimé que cela ne serait « pas responsable avant que les faits soient établis ».
Elle a précisé ne pas pouvoir confirmer l’information selon laquelle Laurence des Cars, présidente du musée, aurait présenté sa démission à l’Élysée. Elle sera prochainement auditionnée au Sénat.
Plusieurs membres du gouvernement, dont le garde des Sceaux Gérald Darmanin et le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, ont qualifié les faits de « faillite » et « d’échec ». Maud Bregeon, elle, a défendu une ligne plus prudente : « Le rôle d’un gouvernement, ce n’est pas de céder à un emballement médiatique », a-t-elle affirmé.