Culture et Arts

Shajahan : "Istanbul Photo Awards est l'un des prix les plus prestigieux au monde"

- Muhammed Shajahan, lauréat de la septième édition du concours international de photographie organisé par l'Agence Anadolu, estime que ce prix lui donnera une plus grande crédibilité dans la communauté de photographes

Saadet Firdevs Aparı  | 20.08.2021 - Mıse À Jour : 21.08.2021
Shajahan : "Istanbul Photo Awards est l'un des prix les plus prestigieux au monde"

Ankara

AA / Ankara

"Istanbul Photo Awards est considéré comme l'un des prix les plus prestigieuses au monde", a déclaré Muhammed Shajahan, le photojournaliste bangladais qui avait remporté le prix "Photo de l'année" à la septième édition de ce concours en 2021, organisé par l'Agence Anadolu (AA) pour soutenir les photojournalistes.

Shajahan avait remporté le prix avec sa photo "Mom Love" qu'il avait prise à Halishahar, district de l'État de Chittagong, dans le sud-est du Bangladesh, pour assister à des funérailles causées par la Covid-19.

Il a déclaré y avoir vu "une jeune fille debout à la porte de la maison voisine en train de mettre des fleurs sur la porte vitrée avec du ruban adhésif."

"La fille a dessiné le symbole de 'l'amour' et a écrit 'maman' à côté, a poursuivi Shajahan. Peu de temps après, Mahmuda Khanam est venue à la porte avec un masque à oxygène sur le visage et a désespérément essayé de sentir les fleurs!". A ce moment-là, a-t-il précisé, il a compris que la femme de 44 ans ne pouvait pas respirer et sentir les fleurs à cause de la Covid-19.

La photo "Mom Love", qui cache une histoire aussi puissante, a transformé Shajahan en l'homme qui a raconté au monde les effets du virus mortel dans la vie quotidienne des habitants du monde entier, en un seul cliché.

"Un photojournaliste doit travailler dans toutes sortes de conditions difficiles", a déclaré Shajahan, soulignant qu'un photojournaliste ne peut jamais échapper à sa responsabilité sociale, quelle que soit la situation.

"En cette période de pandémie de Covid-19, je pense qu'une image aussi émotionnelle enverra un message à toutes les personnes pour qu'elles restent prudentes", a déclaré Shajahan, ajoutant que la capacité de toucher tout le monde avec un seul cliché est "la plus grande force de la photographie".

Soulignant à quel point le prix est important pour lui, Shajahan a déclaré : "Istanbul Photo Awards est désormais considéré comme l'un des prix les plus prestigieux au monde. C'est une source de grande fierté. Cette récompense me donnera une grande crédibilité dans la communauté des photographes, et m'encouragera à faire mieux."

Dans la catégorie de "News individuel", le photojournaliste de l'AFP, Yuri Cortez a remporté la deuxième place pour sa photographie de prisonniers de la prison de Quezaltepeque à El Saldavor.

"Lorsque je suis entré dans la première cellule et que j'ai vu à quel point il y avait beaucoup de monde, j'ai été choqué", a déclaré Cortez, qui a partagé l'histoire de sa photo, notant qu'il s'y est rendu sur l'invitation des autorités pénitentiaires à visiter l'établissement.

"Le premier grand défi était peut-être que j'avais peu de temps pour penser à travailler sous la pression d'être dans une prison à sécurité maximale remplie de prisonniers extrêmement dangereux", a déclaré Cortez, ajoutant qu'essayer de faire son travail efficacement tout en essayant de s'adapter à son environnement repoussait vraiment ses limites.

Et d'ajouter : "Les principes que j'ai toujours adoptés dans l'exercice de mon métier sont la responsabilité, l'organisation, la discipline et le professionnalisme que mes professeurs m'ont appris à l'école."

Il a déclaré que c'était une "agréable surprise" de recevoir ce prix, et il en était reconnaissant car il est "important et prestigieux" pour lui.

"Je suis déterminé à continuer à faire de mon mieux, c'est ce que j'essaie toujours de faire lorsque je prends des photos. Je parle aux jeunes et j'essaie de les motiver à ne jamais abandonner et à affronter la vie et les défis avec courage. Surtout dans une société qui nous marginalise et même nous discrimine simplement parce que nous sommes des 'photographes'", a-t-il insisté.

Le photojournaliste de l'AP, Petros Giannakouris a reçu le troisième prix dans la même catégorie avec sa photographie reflétant les difficultés rencontrées par les réfugiés fuyant un camp en Grèce.

Lors d'une interview accordée à l'AA, Giannakouris a raconté au son vécu, l'histoire de sa photo et ce qu'il a ressenti après avoir reçu son prix.

Giannakouris, qui affirme avoir ressenti la "puissance incroyable de l'instant" en photographiant plusieurs zones d'incendie au camp de réfugiés et de migrants de Moria, a déclaré : "La photo était pleine d'émotion. On pouvait sentir le drame sur les visages des personnes qui ont fui le camp, qui a été à nouveau englouti par les flammes."

Précisant qu'il exerce ce métier depuis près de 30 ans, l'artiste a déclaré se définir comme "romantique" car il estime qu' "une photographie peut tout changer".

Giannakouris a noté que les gens ont besoin d'être informés, et qu'un seul instant puissant peut mobiliser le public sur l'actualité.

Le photographe de l'AP, qui s'est dit "chanceux et heureux" d'être honoré d'un tel prix, a déclaré percevoir le prix comme "une opportunité pour les gens de voir la photo et d'en apprendre davantage sur le sujet."

Giannakouris a également félicité le jury, soulignant qu'il "apprécie leur travail depuis longtemps."

Les informations détaillées sur le jury d'Istanbul Photo Awards 2021 et les photographies primées sont disponibles sur "istanbulphotoawards.com".

*Traduit du turc par Alex Sinhan Bogmis

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