Sénégal: la ville de Tivaouane célèbre le Maouled dans la ferveur
1100 éléments issus de tous les services de police mobilisés.

AA/Tivaouane(Sénégal)Alioune Ndaye Bdara
La ville sénégalaise de Tivaouane célèbre dans la ferveur, dans la nuit de samedi à dimanche, l’anniversaire marquant la naissance du Prophète Mouhammad (Psl) appelé communément Gamou.
Autant il est vrai que la Mecque renvoie au pèlerinage, autant Tivaouane (région de Thiès, ouest) est la ville du Gamou (célébration de la naissance du prophète Mohamed) au Sénégal.
Aucun chiffre officiel cependant sur le nombre de fidèles présents mais la forte présence policière témoigne, si besoin en est, de la grande affluence que connait la ville religieuse à l’occasion de la célébration du Maouled, ce samedi : « 1100 éléments issus de tous les services de la police » affirment les autorités policières. D’habitude au moins 100 milles personnes se déplacent pour l’occasion.
Depuis deux jours, les fidèles convergent à un rythme soutenu. En dahiras (associations de disciples), avec la famille, entre amis ou en solo, ils viennent de toutes les contrées du pays. « Nous sommes venus de Rufisque et avons loué un bus à 340.000 francs CFA(622 Usd) pour convoyer tous les membres du dahira », confie Madiara Cissé, membre du dahira Ahibaou Rassoul.
Abdou Ndir vient de débarquer à la gare routière en provenance de Dakar. Seulement 92 km de route et pourtant la fatigue se lit sur son visage. « J’ai quitté à 10 heures mais le voyage n’était pas de tout repos à cause des embouteillages », fait-il savoir.
Dans la cour de la grande mosquée, Idrissa Faye s’affaire autour des récipients pour les ablutions. Sa tunique de couleur verte renseigne à bien des égards de son statut. Habitant de Saint Louis (nord du Sénégal), le membre du Coskas (comité d’organisation au service du khalif Ababacar Sy) dit être dans la ville depuis deux semaines.
A Tivaouane en effet, le Gamou ne se résume pas à cette 12ème nuit de Rabii El-Awel (2ème mois du calendrier musulman). La commémoration commence au premier jour du mois musulman. « Pour les dix premières nuit du mois, sont chantés dans toutes les mosquées de la ville les dix chapitres du poème de Mohamed Bousseyri ‘El Bourda’ (Le manteau) à raison d’un chapitre par nuit. On observe une pause le 11ème jour avant de déboucher sur la nuit du Maouled », explique Assane Guèye avant de continuer : « C’est une tradition qu’a implantée El Hadj Malick Sy (1955 – 1922) et que perpétue sa descendance ».
Une cérémonie officielle qui verra comme à chaque année la présence de plusieurs représentants locaux et étrangers, dont une forte délégation marocaine, ouvre, dans la soirée, le début du Maouled proprement dit. Une occasion pour Abdoul Aziz Sy, porte-parole du khalif général Cheikh Ahmet Tidiane Sy, de faire le traditionnel discours d’ouverture.
Plus tard dans la soirée, des membres de la famille Sy et autres érudits feront revivre aux nombreux fidèles la vie et l’œuvre de Mohamed (Psl) dans leurs prêches ; le tout agrémenté de récitations de coran et de chansons à la gloire d’Allah et de Mohamed (Psl), principalement le livre Khilasou Zahab de El Hadj Malick Sy. Et ce, jusqu’au petit matin.