Ramadan 2018: L’Algérie va dépêcher 150 imams en Europe pour officier les prières

AA/Alger/Karim Kabir

L’Algérie va dépêcher pas moins de cent cinquante imams, dont cent rien que pour la France, pour officier les prières pendant le mois sacré du Ramadan, a indiqué jeudi à Alger, le ministre algérien des affaires religieuses et des waqfs, Mohamed Aissa.

Sélectionnés pour la maitrise des règles de la psalmodie à diffuser un discours religieux «modéré et éclairé », ces imams son appelés à être les «ambassadeurs de la paix » et à faire valoir la « véritable image de l'Islam dans le monde », a déclaré à la presse Mohamed Aissa à l’issue de sa rencontre avec le ministre de l’intérieur et des cultes français, Gérard Collomb qui a co-présidé avec son homologue algérien, Nouredine Bedoui, une rencontre entre walis (gouverneurs) et leur homologues, préfets français.

«Nous avons choisi 150 imams, parmi les meilleurs qui ont exprimé le vœu d'aller à l'étranger pour diriger les prières durant le mois sacré de Ramadan. La France bénéficiera du plus grand nombre d'imams (100), vu la forte concentration de la communauté algérienne qui y est établie, et les 50 autres seront répartis à travers plusieurs pays, comme l'Allemagne, l'Italie, la Grande Bretagne, la Belgique et Canada », a expliqué Mohamed Aissa, selon des propos repris par l’agence, APS.

«Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs est un partenaire fiable du ministère français de l'Intérieur et des Cultes pour la construction et l'élaboration d'un Islam du juste milieu et du vivre ensemble », a ajouté le ministre non sans cacher sa satisfaction de voir «la France se tourner vers l'expérience algérienne qui forme de bons imams en mesure d'inviter l'entité musulmane française à se mettre au service de leur société, à défendre leur nation et à promouvoir l'Islam de modération».

«Cela passe par la formation qu'assure l'Institut El Ghazali de la Grande mosquée de Paris, qui reste jusqu'à présent dans la vision des deux parties (Algérie et France) comme étant la citadelle de l'expansion de l'islam de modération dans un espace de radicalisation et d'extrémisme violent », a-t-il affirmé.

Construite au milieu des années 20 du siècle dernier, la Grande mosquée de Paris est culturellement et religieusement liée à l'Algérie.

Pour sa part, Gérard Collomb a indiqué que son pays et l'Algérie «sont d'accord pour que se développe un islam de Cordoue ouvert aux autres et créant un monde moderne étincelant en tous les points de vue».

«Il faut que l'islam redevienne cette figure de proue de la civilisation et que ce qui se fait en Algérie en la matière est extrêmement intéressant», a-t-il ajouté.