AA / Istanbul / Serap Dogansoy

Le sprint des achats de Noël s’achève en France dans un climat de vigilance budgétaire, mais aussi de forte sollicitation commerciale, où promotions et outils numériques accélèrent les décisions d’achat et peuvent favoriser des comportements plus impulsifs, voire compulsifs, selon plusieurs études.

Plus de quatre Français sur dix (41%) prévoient de recourir à au moins une solution “complémentaire” pour financer leurs achats de Noël, faute de pouvoir s’appuyer uniquement sur leur compte courant, d’après une étude Ymanci réalisée par l’institut FLASHS auprès de 2.000 personnes déclarant fêter Noël. Parmi ces foyers, deux options arrivent en tête: puiser dans l’épargne (44%) et payer en plusieurs fois sans frais (44%).

Dans le même temps, le Black Friday s’impose comme le point de départ des emplettes de fin d’année: 80% des Français envisagent d’y acheter des cadeaux, selon le baromètre Ipsos BVA pour Rakuten France. L’étude relève aussi la montée des usages numériques, avec 34% des répondants déclarant avoir déjà utilisé l’intelligence artificielle pour leur shopping de fêtes, et un recours important à la seconde main et au reconditionné (41% et 42%).

- Des budgets en baisse, des arbitrages plus serrés

Côté enveloppe globale, l’Observatoire Ankorstore du Commerce Indépendant estime le budget moyen de Noël à 470 euros en 2025, en baisse de 38 euros par rapport à 2024 et de 59 euros par rapport à 2023. Les cadeaux représentent la part majoritaire de ce budget (60% en moyenne), loin devant l’alimentaire des fêtes.

Une autre enquête, réalisée par CSA Research pour Cofidis (échantillon en ligne de 1.002 personnes, 11-15 octobre 2025), situe le budget moyen à 491 euros (-6 euros sur un an), avec un budget médian à 350 euros, et près d’un Français sur deux (48%) disant redouter l’impact de la conjoncture économique sur les fêtes.

Dans ce contexte, les stratégies de “contrôle” et d’optimisation se multiplient: 38% des répondants à l’enquête Cofidis-CSA disent privilégier les périodes promotionnelles, 22% envisagent des cadeaux uniquement pour les enfants, tandis que les solutions de paiement flexibles progressent chez les plus jeunes.

- “Last minute”: l’indécision, les promos… et l’achat impulsif

À la contrainte budgétaire s’ajoute l’accélération du calendrier. Ankorstore relève que 38% des Français comptent réaliser leurs achats de cadeaux à la dernière minute, soit environ une semaine avant Noël. Les raisons avancées mettent en avant l’indécision et la difficulté à trouver des idées (35%), puis l’attente d’une meilleure “fenêtre” financière ou de promotions (28%).

L’étude souligne aussi des contrastes selon l’âge et la situation familiale: près d’un 18-34 ans sur deux (49%) prévoit d’acheter dans la dernière ligne droite, contre un peu plus de 30% chez les plus de 55 ans, et les personnes ayant des enfants sont davantage représentées parmi les retardataires.

- Commerce de proximité et revente: de nouveaux réflexes

Malgré l’essor de l’e-commerce, la dernière semaine de décembre peut profiter aux boutiques physiques. Parmi les consommateurs “retardataires”, 67% se tournent vers des commerces de proximité pour leurs achats de dernière minute, un niveau en hausse par rapport à 2024, selon Ankorstore, qui évoque un pic d’activité “crucial” pour de nombreux indépendants.

Ces arbitrages se prolongent après les fêtes, avec l’installation de pratiques de revente ou d’achats d’occasion, déjà intégrées en amont par une part importante des consommateurs, d’après les baromètres publiés cet automne.​​​​​​​