AA/Tunis/Afef Toumi

Le comédien juif français d’origine tunisienne, Michel Bouhjenah, a animé la soirée du mercredi, au Festival International de Carthage sur la scène du Musée de Carthage, en présence de près d'un millier de personnes.

Boujenah a présenté sa pièce « Dans ma vie rêvée », racontant, entre autres, des épisodes de son enfance en Tunisie et des souvenirs impérissables de son pays d’origine, dont ses premiers jours à l’école, l’été à la Goulette dans la banlieue Nord de la capitale Tunis, ou encore les fameux « beignets » qu’il adore.

Le public présent n’était pas là pour découvrir le comédien mais pour lui confirmer qu’il fait toujours rire les tunisiens, surtout, par ces mots spontanément prononcés en dialecte tunisien comme « chawaya » (un peu) ou « yezzi » (assez), mais aussi en faisant chanter avec lui tout le public, une des chansons tunisiennes célèbres intitulée « Jari ya Hamouda ».

Près d’une heure et demi de rire mélangée à beaucoup d’émotions et d’improvisation, de temps à autre, ont fait réussir le spectacle de Michel Boujenah, malgré les rangées clairsemées ou vides.

Le comédien a aussi à se battre contre le vent, assez fort, qui l’a gêné au cours du spectacle. « Je crois que je vais décoller et me retrouver aux îles de Kerkennah ! (littoral » s’est-il exprimé, avant de s’attarder quelques minutes pour demander au vent de bien vouloir le laisser poursuivre la pièce.

Boujenah a simplement voulu dire à son public qu’il ne regretterait pas d’être venu. Les applaudissements de la fin en étaient la preuve.

« Quoi qu’on dise, quoi qu’il arrive…J’aime ce pays, j’aime la Tunisie ! », finit-il.

A savoir qu’une centaine de manifestants s’est dirigée vers l’endroit du spectacle, avant qu’il ne démarre, pour protester contre la présence de Michel Boujenah au Festival International de Carthage.

Les manifestants considèrent que le comédien juif soutient le sionisme et la colonisation israélienne en Palestine et que le fait de l’accueillir est un signe de « normalisation ».

Les agents de sécurité, présents en très grand nombre dans le périmètre du Musée de Carthage, ont repoussé la manifestation et empêché les protestataires d’avancer.

La présence de Michel Boujenah dans la programmation du Festival International de Carthage a suscité une large polémique, depuis près d’un mois, auprès de certains politiciens et de représentants de la société civile.

Les opinions ont été partagées entre ceux qui appellent au boycott du spectacle et ceux qui considèrent que le boycott n’est autre qu’une campagne anti-juive.