Madou, une vedette africaine qui rêve d’un dialogue musical turco-béninois
La star béninoise espère découvrir l'univers artistique turc, méconnu des Africains.

AA/ Abidjan/ Issiaka N’guessan
Les notes africaines sont pour la chanteuse Madou ce que le Bosphore est aux musiciens soufis turcs; une inspiration, pour celle qui rêve d'un dialogue musical turco-béninois.
De son vrai nom, Jinadou Isbath, l’artiste béninoise vivant à Abidjan espère découvrir l’univers artistique turc, méconnu des Africains.
«J'aimerais réaliser un duo avec un artiste turc, hélas, je n'en connais pas encore ! », regrette Madou, chanteuse professionnelle depuis 1996. Tenant toujours à son rêve, l’artiste affirme : « J’y pense encore pour mon 7e album que je prépare doucement mais sûrement. », poursuit-elle à Anadolu.
Développant dès son jeune âge un « talent remarquable », la chanteuse a commencé son aventure musicale au collège. Elle a choisi comme matières optionnelles la musique et le basketball. Mais, les mélodies ont fini par prendre le dessus sur les paniers, avec un engouement déclaré pour le cinéma et la mode. Malgré l’objection de sa famille -tout comme bon nombre de familles africaines voyant de mauvais œil l'industrie musicale- Madou a tenu bon, investissant davantage dans une passion, devenue, un métier.
«Si je n'étais pas artiste–chanteuse, je serai devenue avocate, parce que j'aime défendre des cause nobles. Sinon, Pilote d'avion car j'aime relever des défis », assure-t-elle. Tout comme elle est devenue chanteuse par passion, la diva béninoise est tombée sous le charme de la Côte d’Ivoire pour ses beaux paysages naturels et l’hospitalité de sa population. «J’ai intégré la société et le milieu artistique sans difficultés. Puis, j’assume comme il se doit mon panafricanisme. », dit-elle.
La chanteuse croit en l’autonomie de la femme et incite, au demeurant, les Africaines à compter sur elles-mêmes, à apprendre à voler de leurs propres ailes et à ne rien attendre de l’autre, qu’il soit homme ou femme. Pour elle, la femme africaine a du potentiel et est capable de faire des « miracles ». Après les titres Founwadjê, You et Ireti qui lui ont valu des lauriers, elle a été nominée deux fois au Kora Awards en Afrique du Sud dans la catégorie meilleur Artiste d’Afrique de l’Ouest, 1999 et 2004.
Madou entretient de bons rapports avec Angélique Kidjo, son aînée qu'elle a connue avec le groupe « Les Sphinx » du collège d’enseignement général de Gbégamey, à Cotonou.
C’est un collège qui a vu naître plusieurs artistes. Angélique Kidjo y a aussi fait ses premiers pas. Elle a détecté en moi une graine de chanteuse, quand il fallait choisir une activité culturelle à l’école. C’était dans les années 1980. Aujourd'hui, on ne se voit pas souvent, mais chaque fois qu’on se retrouve, c’est un grand bonheur. Nous avons de très bons rapports. J’ai d’ailleurs commencé mon premier album dans le studio de son grand-frère, Oscar Kidjo, à Cotonou en 1994.», se souvient-elle.
Elle se félicite, par ailleurs, d'avoir réalisé des featuring avec des artistes comme O’Nel Mala, O’rentchy: "J’aime travailler avec des artistes qui ont la même vision que moi".
Alliant folklores authentiques, Afro beat, juju Music et autres variété, les œuvres de Madou la baronne sont d’une originalité très appréciée par ses fans. Elle chante en Fon, Mina, Yoruba (langues parlées au Benin), en Dioula et Appolo (langues ivoiriennes) et en français. Enfin. elle fait parler des mélodies, de tout temps, africaines.