Le poète jamaïcain Mutabaruka regrette les insertions négatives sur l'Islam dans la presse américaine
Mutabaruka a insisté sur l'exploitation qui continue à être exercée par les puissances occidentales à travers les médias et la culture
Istanbul
AA – Istanbul (Turquie)
Le poète jamaïcain Mutabaruka a déclaré regretté les insertions négatives sur l'Islam dans la presse américaine.
Mutabaruka également chanteur de reggae participe actuellement au 2e Festival international de Poésie à Istanbul, où il a accordé une interview à l'Agence Anadolu (AA).
Notant qu'il est arrivé en Turquie pour la première fois, Mutabaruka a déclaré ne pas avoir eu peur en décidant de venir, car «les États-Unis sont eux-mêmes une structure terroriste, et en écoutant les informations qu'ils diffusent, vous ne mangerez ou boirez plus rien, vous ne sortirez pas de chez vous par peur.»
Mutabaruka a dit qu'il n'avait pas beaucoup de connaissance sur l'actualité turque avant de venir.
«Mais je pourrais dire que je suis passionné par l'Histoire, et je connais des choses sur la période d'avant et d'après la conquête d'Istanbul, a-t-il affirmé. J'ai remarqué que des gens de différentes religions et de différentes origines ethniques cohabitaient dans l'État ottoman en toute tolérance. C'est merveilleux. Le film de James Bond m'a donné des idées sur l'état actuel de la ville d'Istanbul.»
Selon le poète, les puissances occidentales développent des idées terrifiantes pour contrôler les gens.
«Par exemple, j'observe que les idées négatives sur l'Islam sont diffusées toujours par les États-Unis, a-t-il déclaré. Malheureusement, le peuple jamaïcain n'est pas conscient de l'islamophobie et ne comprennent pas ce que subissent les musulmans. Je ne peux pas dire que les Jamaïcains comprennent le christianisme vraiment non plus, car c'est une société colonisée. Les Américains peuvent imposer aux masses les idées terrifiantes à propos de l'Islam, car ils répandent leur opinion au monde entier à travers les chaînes comme CNN ou Fox.»
Rappelant qu'il a vu les avertissements concernant les voyages vers la Turquie, Mutabaruka a noté: «Des touristes avaient été massacrés en Côte d'Ivoire récemment et les informations nous disaient de ne pas aller dans ce pays. Je suis passé en Turquie à travers la Côte d'Ivoire et je suis ici depuis des jours. Je passe un très bon moment, j'ai rencontré des personnes gentilles et je n'ai pas vu de terroristes comme l'affirme la presse américaine.»
L'artiste jamaïcain a aussi regretté la colonisation de son pays par le Royaume-Uni et la présentation des sources [littéraires et artistiques] occidentales uniquement. Ainsi, Mutabaruka s'est dit malheureux de ne pas connaître les poètes et écrivains turcs.
Mutabaruka a rappelé que la plupart des Jamaïcains sont d'origine africaine.
«Ces Africains ont vécu colonisés par les Britanniques, donc nous sommes très sensibles à concernant l'esclavage et les esclavagistes, a-t-il dit. En tant que poète, j'aborde dans mes œuvres le retour à notre patrie que j'appelle l'Afrique. J'écris des poèmes pour faire bouger les gens, pour les inspirer et les motiver. Je parle de la mentalité qui a fait pression sur nous pendant quatre siècles, qui continue à nous exploiter dans les domaines de la politique, de la religion, des arts et de l'économie. Mes poèmes sont une sorte d'appel à la purification et au sauvetage de cette situation.»
Le poète a fait remarquer que le phénomène de «mondialisation» est en effet un acte «d'américanisation».
«Les informations qu'on présente à mon peuple proviennent des médias américains, s'est-il justifié. Nous regardons toutes les informations à travers un préjugé et un filtre fourni par les États-Unis et si nous sommes persuadés, nous déplorons les États-Unis. Ils font pression sur nous en nous volant la liberté, sous prétexte de liberté et d'économie de marché libre.»
Selon Mutabaruka, le territoire est l'autorité et le centre de la puissance, d'où les guerres.
«J'estime que la lutte des musulmans en Palestine est un prolongement du système discriminatoire raciste, de l'apartheid' en Afrique du Sud», a-t-il dit.
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