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Au musée international des arts d'Afrique de Lomé, la splendeur de la civilisation noire brille à travers plus de mille oeuvres d'arts, dont les auteurs ne sont autres que de fins observateurs et artistes africains.

Le musée, situé sur le boulevard du Mono, face à la mer, sur les côtes de la capitale togolaise, relève du domaine privé d’un collectionneur chinois, Ching Heng Cheng, qui accumule, depuis 2012 des œuvres d’art ayant marqué l’histoire de l’Afrique du Xème au XIXème siècle, explique fièrement à Anadolu Pesse Meougnin, guide du musée. 

"La bâtisse est organisée en trois salles d’exposition. On y retrouve essentiellement des collections de la culture et de la civilisation noires issues du génie des artisans africains", indique-t-il.

Ces objets d'art sont essentiellement des Trônes royaux, des plateaux de divinations, des tambours, des masques, des statuettes maternité, des boîtes à bijoux statuettes pour cérémonies de noce -qui se présentent toujours en couple- des poteaux de cases sacrées, des sceptres de chefferie, des Oracles à souris et des statuettes de fertilité.

Sur chacun d'entre eux, on retrouve "un nom" et "une histoire", qui rappellent les modes de vie d'antan. 

Cet ‘’Oracle à souris’’ par exemple, raconte le guide du musée, "était utilisé par les devins baoulé (peuple issu de la Côte d'Ivoire) vers la fin du 19e siècle. Cet objet à deux niveaux possédait une souris vivante. Lorsque le devin le consulte pour un problème que vous venez exposer, il fait reproduire votre vie sur un fil qui y est introduit. Chose incroyable, quand la souris finie de brouter le fil, il y introduit sa main, ressort le même fil et vous dit ce que sera votre avenir".

Montrant une autre sculpture d'une femme enceinte, nommée ‘’statuette de fertilité’’ il la décrit comme ayant servi entre le 17e  et le 18e  siècle dans la culture Kabyè au nord du Togo pour ‘’aider les femmes qui étaient en quête de maternité’’.

Les origines de ces objets d’arts antiques de l’Afrique noire sont diverses.

"Ils viennent des royaumes du Bénin et Ife au Nigeria, du royaume Mossi au Burkina Faso et de plusieurs cultures dont les plus représentatives sont celles des Ewe et Kabyès au Togo, des cultures Sénoufo, Baoulé, Attié Dan en Côte d’Ivoire, des cultures Yoruba, Ibo, Ife  du Nigéria, des Baga de Guinée, entre autres", détaille Pesse.

"Le Musée International des Arts d’Afrique du Togo a pour partenaires d’autres musées du continent. Ces derniers collectionnent des objets, puis, nous procédons nous mêmes aux vérifications nécessaires pour valider leur authenticité (copie ou original) avant de les exposer ici", assure le guide.

Ces objets d’art ont pour la quasi-totalité servi dans l'art divinatoire antique et dans l’art décoratif entre le 10e et le 19e siècle, précise-t-il.

"Nous les englobons tous sous l'étiquette de l’art antique de la civilisation noire. Il y a dans le lot, des objets qui ont servi pour décorer les palais des chefs traditionnels et leurs cases ou dans l’art divinatoire. A ce niveau, la pratique du Vaudou ou de l’animisme à travers des cérémonies initiatiques diverses faisaient la particularité de l’Afrique noire", explique Pesse.

Pour y avoir accès, ‘‘il est demandé à tous de verser entre 3000 Fcfa (soit 6 $) et 5000 fcfa (10 $). Mais pour rentabiliser un musée comme celui-ci, des partenariats ont été noués avec les agences de voyage qui orientent directement les touristes vers ce musée’’,  renchérit le guide.