Le kilichi, un met nigérien en quête de reconnaissance internationale
Fidèle compagnon des voyageurs pendant les longs trajets, le kilichi se couvre de feuilles séchées enrobée d’une couche de tourteau d’arachide.

AA/ Niamey/ Balima Bureima
Très prisé aussi bien par les Nigériens que par les visiteurs étrangers, le Kilichi demeure un plat traditionnel des plus fameux dans le pays. Ce met des plus fameux cherche encore labellisation et quête une reconnaissance internationale.
Malgré la rigueur de l’environnement, le Niger, pays sahélien où la saison des pluies ne dure que trois mois, dispose de l’un des plus grands cheptels de l’Afrique de l’ouest. On y compte environ 40 millions de têtes, toutes espèces confondues. Avec un tel cheptel, la viande et ses dérivés connaissent plusieurs transformations. Une de ces transformations donne le Kilichi.
Jadis utilisé pour accompagner les voyageurs pendant les longs trajets, le kilichi est une viande présentée sous forme de feuilles séchées enrobée parfois d’une fine couche de tourteau d’arachide.
« Déshydraté, le kilichi peut être conservé durant des mois s’il est à l’abri de l’humidité », explique Elhadj Oumarou Moussa, sexagénaire, président des vendeurs de kilichi au niveau du rond point terrain musulman dans le centre ville de la capitale nigérienne.
Le carrefour Niamey se singularise dans la capitale nigérienne par la fabrication et la vente du « Kilichi ».
« Plusieurs générations de fabricants et de vendeurs se sont succédés le long de cette route », se rappelle le vieux vendeur.
A l’ombre d’un mur, des jeunes sont attablés autour d’un gigot de bœuf. Couteau à la main, ils coupent la viande en fines tranches trouées par endroit.
« C’est la seconde étape de la transformation car dans un premier temps, nous avons enlevé les os et les ligaments afin de ne laisser que la viande seule », explique Zoubeyrou Illiassou, un jeune homme de trente ans.
Affermie au soleil pendant deux à trois jours afin de la dessécher de son eau, puis enrobée d’une couche d’une sauce de tourteau d’arachide et faiblement grillée, la viande se présente sous trois formes: avec piment, sans piment et avec sel.
« Sa croustillance est liée à la qualité de l’animal », informe Aminou Kadri, un autre jeune fabricant de kilichi. « Le kilichi du mouton ou du chameau est le plus prisé », souligne-t-il.
En plus du rond-point musulman, plusieurs autres centres se livrent à la vente et à l’achat du « kilichi », notamment le quartier Soni Ali Ber.
« Le Kilichi fait vivre des centaines de familles », se réjouit El Hadj Oumarou Moussa, président des vendeurs de Kilichi au niveau du rond-point Terrain musulman. Pour la plupart des jeunes gens mais aussi des vieux, les vendeurs préparent eux-mêmes la vianfde. Ils font le pied de grue les après-midi et les soirées ils accueillent les clients. Ceux qui n’ont pas de place dans ces lieux, arpentent les rues de Niamey toute la journée à la recherche d’une clientèle fidèle au Kilichi.
« Je viens en acheter chaque fois que j’ai envie de grignoter », dit à Anadolu Ibrahim Ousmane, notant qu’avec 1000 Fcfa (2 dollars environ), il a « ce qu’il faut ».
Originaire de Maradi, dans le centre du pays, le kilichi s’est transporté dans la capitale et dans les autres régions pour son goût et sa capacité de résistance, une fois bien conservé.
Typiquement nigérien, le kilichi attend toujours d’être labélisé. « Nous avons participé à plusieurs rencontres mais jusque là, nous attendons une reconnaissance internationale », conclut Oumarou Moussa.
Selon Sanoussi Mallam Saidou, président du Centre de la promotion des exportations (Prodex), le Niger a déjà engagé le processus de labellisation.
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