Kirghizistan: La mosquée "sans clou" demeure intacte depuis un siècle
- Unique en son genre, la mosquée "sans clou" se situe à Karakol, plus grande ville de de la province d'Yssyk Koul (Nord-Est) du Kirghizistan

Bişkek
AA - Bichkek - Kirghizistan
Unique en son genre, la mosquée "sans clou" construite à Karakol, plus grande ville de la province d'Yssyk Koul dans le nord-est du Kirghizistan (Asie centrale, frontière chinoise), pays qui a vu le jour au début du XX ème siècle après l'effondrement de l'Union Soviétique, demeure intacte malgré le siècle qui s’est écoulé depuis son édification.
Connue sous le nom de "Mosquée de Doungane", l’historique mosquée de son vrai nom, Hadj Ibrahim, suscite l’attention de nombreux touristes locaux et étrangers.
Conçue conformément à l'architecture chinoise classique, la mosquée de plain-pied qui a été entièrement construite sans un seul clou, occupe une place importante dans le tourisme religieux du Kirghizistan.
Au sein de la mosquée, les figures de dragons, de phénix et de lions, animaux très utilisés dans la mythologie chinoise traditionnelle, attirent le regard.
Aujourd’hui, de nombreux fidèles se rendent dans l’historique mosquée afin de réaliser le "Tarawih", prière nocturne du mois de Ramadan.
La mosquée Hadj Ibrahim a été conçue par l’architecte chinois, Zhou-Su, invité par les dirigeants du peuple Doungane, minorité musulmane chinoise contrainte de quitter la Chine en raison des persécutions qui lui ont été infligées vers la fin du XIX ème siècle.
Edifiée en 1910, construction qui durera 3 ans et se fera avec l’autorisation du régime tsariste, la mosquée d’une capacité de 120 personnes, a été bâtie en bois d’épinette, d’orme et de peuplier.
Dans une interview accordée à Anadolu (AA), Anvar Nanchanlo, président régional de l’Association Doungane, a souligné que la mosquée Doungane est la seule à avoir été construite sans un seul clou.
Indiquant que le minaret de la mosquée a été endommagé lors d’un incendie survenu pendant l'ère soviétique, le président a fait savoir que la communauté a construit un minaret en bois différent du reste de l’architecture de la mosquée.
Toujours durant l’ère soviétique, à l’époque où les croyances religieuses étaient interdites, la mosquée a servi de silo à grains pendant 25 ans ainsi que de salle de sport au service de l'église de la région.
Partageant que la lutte des Dounganes pour transformer le monument en un lieu de culte a débuté dans les années suivant la seconde guerre mondiale, le président a confié que la communauté y a risqué sa vie.
"A cette époque il était interdit d’acheter ou de construire une maison. Afin de bâtir la mosquée, les Dounganes se sont pliés aux exigences de l’Etat et ont hypothéqué leurs biens. Le peuple a retrouvé sa mosquée dans les années 1960".
Le président a indiqué que les Dounganes, signifiant "ceux qui sont originaires de l’Est", sont arrivés de la partie centrale de la Chine il y a 140 ans et se sont installés en Asie centrale.
Précisant que le nombre de Dounganes en Chine s’élève à environ 3,5 millions, le président a déclaré qu’environ 100 mille Dounganes, qui vivent principalement de l’agriculture, sont établis au Kirghizistan et au Kazakhstan (au nord du Kirghizistan).
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