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Istanbul Photo Awards 2025 : la force émotionnelle et engagée de la photographie saluée

- Organisé pour la 11e année consécutive par Anadolu, ce prestigieux concours a récompensé 29 photographes dans 10 catégories, sélectionnés parmi environ 22 000 clichés soumis du monde entier.

Asiye Latife Yılmaz  | 30.07.2025 - Mıse À Jour : 30.07.2025
Istanbul Photo Awards 2025 : la force émotionnelle et engagée de la photographie saluée

Istanbul

AA / Istanbul / Asiye Latife Yilmaz


La photographie possède un pouvoir unique pour éveiller les consciences et susciter des émotions, ont déclaré les lauréats des catégories Nature & Environnement et Sports du concours Istanbul Photo Awards 2025.

Organisé pour la 11e année consécutive par Anadolu, ce prestigieux concours a récompensé 29 photographes dans 10 catégories, sélectionnés parmi environ 22 000 clichés soumis du monde entier.

Depuis sa création, plus de 20 000 photographes internationaux y ont déjà participé, soulignant son rayonnement grandissant.


- Une symphonie visuelle en pleine nature

Le photographe hongrois Bence Mate a remporté le deuxième prix dans la catégorie Single Nature & Environnement pour son image intitulée « Surrounded », capturant un moment de grâce entre un éléphant et des oiseaux quelea.

« Cette photo a été prise lors d’un moment magique dans la nature africaine », a-t-il confié à Anadolu. Il a choisi ce cliché parce qu’il s’agissait, selon lui, d’une de ses meilleures images jamais publiées.

Mate décrit la scène comme une fusion visuelle entre la silhouette de l’éléphant et la danse chaotique mais élégante des oiseaux, créant une symphonie inattendue et saisissante.

« Ce genre d’instant demande de la patience, de l’intuition et une part de chance. Quand tout s’est aligné, j’ai déclenché instinctivement », explique-t-il.

Il souligne que le véritable défi résidait dans l’attente du moment parfait où le mouvement des oiseaux s’harmonisait avec la posture de l’éléphant.

Photographe de nature reconnu, Mate affirme que son approche repose sur la discipline, la patience et un minimum d’impact sur l’environnement naturel, ajoutant qu’il étudie toujours en profondeur le comportement des animaux qu’il photographie.


- La photographie comme langage du changement

Bien que son travail soit centré sur la nature, Bence Mate insiste sur le fait que la photographie possède un pouvoir universel.

« Le principe reste le même : une image forte dépasse les barrières linguistiques, politiques et culturelles », affirme-t-il, ajoutant qu’elle peut susciter l’empathie, l’action, voire même un changement politique.

Il insiste également sur la dimension éthique de cette pratique :

« Un tel pouvoir implique une responsabilité : nous devons être honnêtes, respectueux et éthiques dans la manière dont nous représentons nos sujets. »

Pour lui, les photographes ont à la fois l’opportunité et donc l’obligation de transmettre la vérité et la beauté d’une manière qui touche et interpelle le public.


- « L’authenticité doit rester une priorité absolue »

Interrogé sur l’évolution technologique du métier, Bence Mate reconnaît que des outils comme l’autofocus, les déclencheurs à distance ou la réduction du bruit ont transformé la pratique.

« Mais l’âme d’une image reste dans l’histoire qu’elle raconte, pas dans la technologie qui l’a produite », souligne-t-il.

Il affirme que si la technologie ouvre de nouvelles perspectives créatives, elle apporte aussi de nouveaux défis, notamment sur le plan éthique.

« La frontière entre réalité et manipulation n’a jamais été aussi fine », avertit-il, insistant sur le fait que « l’authenticité doit rester une priorité absolue. »

Mate confie suivre les Istanbul Photo Awards depuis plusieurs années, admirant la puissance et la diversité des œuvres sélectionnées.

« Au début, j’étais complètement stupéfait, puis profondément honoré », dit-il. « Ce type de concours ne se limite pas à une reconnaissance, c’est une affirmation : même un travail discret, souvent solitaire, peut avoir un impact durable. »

Il souligne que cette distinction met en lumière non seulement le photographe, mais aussi le sujet représenté :

« En l’occurrence, la beauté et la vulnérabilité de la nature. » Un hommage qui lui inspire gratitude, fierté et motivation renouvelée.


- Océan d’inspiration en mouvement

Dans la catégorie Single Sports, le photographe colombien Camilo Diaz a remporté le troisième prix pour son image saisissante « Freediver Among Sardines », prise sous l’eau à Moalboal, aux Philippines.

« J’y suis allé exprès pour trouver un banc de milliards de sardines », raconte-t-il à Anadolu.

L’eau était trouble, explique Diaz, qui a plongé pendant une semaine complète avec son équipe dans des conditions difficiles avant de bénéficier d’une visibilité suffisante pour capturer ce moment unique.

Spécialiste de la photographie sous-marine, Diaz affirme que cette discipline exige à la fois créativité, endurance physique et sensibilité environnementale.

« La photographie en apnée est très particulière : il faut prendre soin de soi, du modèle, et de l’environnement », conclut-il.


- De l’abondance à la conscience

Au-delà de la simple esthétique visuelle, le photographe colombien Camilo Diaz espère que son travail sensibilise à la richesse fragile encore présente dans des écosystèmes comme celui de Moalboal, aux Philippines.

« Je pense que cette rencontre quelque peu accidentelle, et l’abondance que nous avons encore dans nos écosystèmes, méritent d’être montrées au monde », explique-t-il. « Ce sont des lieux incroyables où l’on voit l’abondance comme un espoir pour le mot ‘conservation’. » »

Convaincu que la photographie peut être un levier pour le tourisme durable et la protection de l’environnement, Diaz considère son appareil photo comme un outil puissant.

« L’appareil est une arme à double tranchant, capable du meilleur comme du pire », dit-il, précisant qu’il choisit de s’en servir pour promouvoir la conservation et un tourisme respectueux des animaux.

Moalboal, selon lui, est un lieu inspirant qui, à travers ses photos, incite à la préservation de l’environnement et à un tourisme responsable.

Il le qualifie de « petit endroit qui invite à préserver de grands océans. »

Il salue également la technologie pour sa capacité à accélérer la diffusion des messages environnementaux :

« L’instantanéité de la photographie via les smartphones permet aujourd’hui de réagir rapidement face à des problématiques généralement lentes. »

Revenant sur sa récompense aux Istanbul Photo Awards, Diaz décrit le moment comme « très excitant ».

« Voir la qualité des photos lauréates dans toutes les catégories m’a donné le sentiment que des années d’efforts en valaient la peine, surtout de partager cet espace avec des histoires aussi puissantes venues du monde entier. »

Organisé par Anadolu pour la 11e année consécutive, le concours Istanbul Photo Awards est devenu une référence du photojournalisme mondial, mettant en lumière des questions cruciales à travers l’art du récit visuel.

Cette édition 2025 est soutenue par Turkcell (sponsor communication), TIKA (sponsor des événements internationaux), et Turkish Airlines (transporteur officiel).


* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir


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