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Iles Comores: les "boubous", stars incontestées du mois de Ramdan

"Tous les hommes portent des boubous blancs (jellaba traditionnelle) pour aller faire la prière du matin, le jour de l'Aid".

11.07.2014 - Mıse À Jour : 11.07.2014
Iles Comores: les "boubous", stars incontestées du mois de Ramdan

AA/ Moroni/ Abouhariat Said Abdallah

La confection des boubous (tuniques traditionnelles) pour hommes est un métier qui prospère tout particulièrement durant  le mois de ramadan, aux Comores. Pour cause, le jour de l’Aïd (fête de la fin du jeûne pour les musulmans), tous les hommes portent des boubous blancs pour aller faire la prière du matin.

Nombreuses sont donc les femmes à les confectionner, dans les ateliers de coutures, ou encore manuellement chez elles, en famille et en groupes. Ces boubous se portent avec des bonnets confectionnés à la main.

A Moroni, la présence timide des femmes dans les espaces publics est tout de suite comprise par les locaux et les habitués de la ville, par ce qu’elles devraient être accroupies autour de leurs matériels. Si certaines d’entre elles exercent sur commande, d’autres travaillent pour leur propre compte : elles confectionnent de grandes quantités destinées à la vente  en gros et en détail. 

Pour fabriquer un boubou il faut, un tissu d’un blanc immaculé, ou parfois d'un blanc cassé à rayures avec du fil doré.  « Le prix de la pièce varie en fonction de la nature du travail réalisé : si par exemple on me demande juste de coudre en m’offrant le tissu, je demande entre 2000 ET 5000 FC ( franc comorien), soit l’équivalent de 5,55-13,86 usd », affirme Asmahane Abdou, pratiquant le métier  depuis près de dix ans.

Selon elle, il y a plusieurs types de tissus dont certains sont difficiles à manier, ce qui fait que le prix soit un peu plus élevé. Pour confectionner un boubou, on met entre quatre et sept jours. « Des fois, je partage les tâches avec d’autres artisanes, ce qui me permet de fabriquer plusieurs boubous pendant ramadan, où la demande est plus considérable », rappelle-t-elle. Asmahane peut fabriquer, tel qu’elle l’entend, jusqu’à dix pièces alors que pendant le reste des mois, elle en est à deux, voire quatre, dans le meilleur des cas.

Sa voisine, Halima Saandi, elle, est plus rapide, elle peut fabriquer jusqu’à 15 boubous durant le ramadan, vu qu’elle a engagé plusieurs apprentis. « J’adore ce mois sacré, au cours duquel je gagne beaucoup d’argent et parviens à réaliser mes projets » lance-t-elle.  Elle gagne entre « 250 000  et 500 000 FC» (693 et 1386 usd).

Les deux artisanes s’accordent par ailleurs sur un fait : travailler pour son propre compte, c’est à dire s’offrir le tissu, le confectionner puis le vendre rapporte beaucoup lus que la simple confection pour autrui. D’ailleurs un boubou coûte selon elles, entre 40 000 et 100 000 FC (110 usd et 277 usd), en fonction de la qualité du tissu et de la broderie.

La confection de boubous est, par ailleurs, un métier qui se transmet de mère en fille. C’est le cas de Djamila Abdou qui a beaucoup appris de sa mère.  « Avant,  j’achetais les fringues et les chaussures, ma mère s’occupait du reste. Aujourd’hui, je fais tout », dit-elle.

C’est grâce à ce métier que Djamila est parvenue à construire une maison et à éduquer cinq enfants  « Je suis fière de mon travail qui m’a permis de vivre dignement », pousse-t-elle.

Se félicitant d’avoir appris à ces filles les abc des métiers, elle ne craint pas pour la relève : « mes trois filles sauront continuer le chemin que j’ai entrepris, je les ai bien préparées », conclut-t-elle.

 
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