AA - Paris - Bilal Muftuoglu

"Les Salafistes", un film polémique qui montre la vie des salafistes en Afrique, a obtenu le visa d'exploitation mercredi par le ministère français de la Culture, avec une interdiction aux moins de 18 ans.

Le documentaire des réalisateurs François Margolin et Lemine Ould Salem qui avait reçu l'avis négatif du ministère de l'Intérieur, a finalement eu le feu vert de la Commission française de classification des œuvres cinématographiques, dans l'après-midi, le jour même de sa sortie en France.

La ministre française de la Culture Fleur Pellerin a suivi l'avis de la Commission et a ainsi décidé de maintenir un avertissement pour le film, "compte tenu du parti pris de diffuser sans commentaires des scènes et des discours d’une extrême violence".

"Mon rôle lors de la délivrance du visa d’exploitation de toute œuvre cinématographique est de respecter le travail de l’auteur qui est le seul responsable de son œuvre, tout en ayant à chaque fois à l’esprit la nécessaire protection de la jeunesse", a déclaré Pellerin, à travers une déclaration publiée sur le site du ministère.

Dans son avis, la Commission a estimé que le film "ne permet pas de façon claire de faire la critique des discours violemment anti-occidentaux, anti démocratique de légitimation d’actes terroristes, d’appels au meurtre d’infidèles présentés comme juifs et chrétiens, qui y sont tenus".

Le film portera ainsi l'avertissement "ce film contient des propos et des images extrêmement violents et intolérables, susceptibles de heurter le public" et restera interdit aux mineurs.

"Les salafistes, ce ne sont pas juste un petit groupe terroriste mais une école de pensée, presque un Etat, qui nous fait la guerre. Ils nous connaissent très bien, nous, très peu", avait déclaré Lemine Ould Salem, sur la radio Europe 1, estimant que les spectateurs français sont "assez mûrs, assez intelligents" pour comprendre le message du film.

Le film qui montre la vie quotidienne des salafistes au Mali, en Tunisie et en Mauritanie sans aucune voix-off avait été coproduit par France 3 et a été présenté la semaine dernière au Festival international des programmes audiovisuels (Fipa) de Biarritz. France 3 a décidé par la suite de se désolidariser du film suivant la polémique qu'elle a créée au festival.