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France : Réactions vives après la déclaration de Barrot sur la participation d’Israël à l’Eurovision

– Manon Aubry, présidente de la gauche au Parlement européen, a dénoncé sur la plateforme sociale américaine X la participation d’Israël à l’Eurovision comme une « honte »

Sanaa Ou Amir Ahamada  | 10.12.2025 - Mıse À Jour : 10.12.2025
France : Réactions vives après la déclaration de Barrot sur la participation d’Israël à l’Eurovision

Istanbul

AA / Istanbul / Sanaa Amir

La déclaration de Jean-Noël Barrot réaffirmant que la France s’oppose à tout boycott d’Israël à l’Eurovision provoque de vives réactions dans l’arène politique.

Sur la plateforme sociale américaine X, le ministre des Affaires étrangères a écrit : « Non au boycott d'Israël au concours de l'Eurovision. Jamais la France ne s’engagera dans la voie du boycott d’un peuple, de ses artistes ou de ses intellectuels. Assumons sans fard les différends politiques et les désaccords gouvernementaux… mais laissons la poésie, le cinéma et la musique rapprocher les êtres. » Ses propos, visant à dissocier culture et politique, n’ont toutefois pas calmé la controverse.

Pour Thomas Guénolé, politologue, cette position est incohérente au regard des précédents. Selon lui, « c'est la première fois que l'État a déclaré qu’Israël est coupable de génocide à Gaza. Quand la Yougoslavie a été reconnue coupable de génocide en Bosnie, elle a été exclue de l’Eurovision de 1993 à 2003. Si Israël n’est pas exclue dans ce cas, alors la France et les autres pays qui se respectent devraient boycotter la compétition. » Il souligne également que, « comme la Russie a été exclue pour avoir envahi et occupé illégalement l’Ukraine, Israël devrait l’être pour son occupation de la Palestine ». » Sa critique place la France face à un dilemme entre principes moraux et diplomatie culturelle.

Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, a rejoint cette critique en pointant ce qu’elle considère comme une contradiction politique. Elle a rappelé que la Russie avait été exclue dès le 25 février 2022 pour violation du droit international et a salué la décision de l’Espagne, de l’Irlande, de la Slovénie et des Pays-Bas de boycotter le concours. Selon elle, « pourquoi ce qui est valable sur la Russie, sur lequel il y a 19 trains de sanctions pour avoir violé le droit international, ne serait pas valable sur Israël ? » Elle estime que la position française contribue à couvrir le pays « de honte » sur la scène internationale.

Dans le même registre, Manon Aubry, présidente de la gauche au Parlement européen, a dénoncé sur X la participation israélienne comme une « honte » en raison de la colonisation et des violences à Gaza, renforçant le clivage entre diplomatie et valeurs humanitaires.

L’Union européenne de radio-télévision (UER) a confirmé jeudi qu’Israël serait autorisé à participer au concours, sans organiser de vote spécifique malgré les demandes de plusieurs diffuseurs. L’Islande poursuit ses discussions sur sa participation, laissant planer l’incertitude sur le futur boycott ou non d’autres pays.

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