En Tunisie, le chanteur égyptien Mohamed Mounir porte la voix des classes populaires

AA / Tunisie / Yosra Ouanes

Du fond d’une réalité arabe saturée de «souffrances et de douleurs», et depuis son Assouan natal, en Haute-Égypte, Mohamed Mounir chantait, l’espoir, la volonté et les valeurs humaines universelles.

S’adressant aux peuples du monde entier, il leur a ouvert son cœur en guise de « logements sociaux / Massaken Chaabiya», tout en y plantant « les menthes des jardins / Naanaa El Genina» et « le jasmin de la vie / Yasmin El Omr».

A travers des paroles tirées de la misère et des combats de millions d’Egyptiens et des mélodies puisées dans la musique nubienne et le jazz, Mounir racontait, depuis le début de sa carrière dans les années soixante-dix, « un périple, nommé la Vie / Mechouar Esmou Al Hayat », appelant tous les hommes « à s'accrocher à l'espoir et aux rêves qui finiraient par se réaliser un jour ».

Après 15 ans d'absence, Mohamed Mounir (62 ans) est retourné en Tunisie, pour un concert organisé dans la nuit du vendredi à samedi, dans le théâtre de Hammamet, sur la côte est du pays.

Les festivaliers de la 53ème édition du Festival International de Hammamet (qui prend fin le 26 août) ont ainsi retrouvé le « King », avec son look sobre et sa pause familière.

Une main sur sa taille et l’autre tenant le microphone, Mohamed Mounir a transmis à son public, avec aisance et assurance, une voix, une musique et une sensation qui lui sont uniques.

Pendant une heure et demie, Mounir a revisité les chansons phares de son répertoire, celles que le public tunisien aime le plus. Ses fans tunisiens ont ainsi savouré des titres comme « Ce soir, ma brune / Ellila Ya Samraa », « Nous sommes en vie / Ehna Ya Naas Aychin » ou encore « J’adore la mer / Ana B’Aachak El Bahr ».

Dans un moment de complicité, Mounir s’est excusé auprès de son public pour sa longue absence « involontaire ». Il a réitéré son amour pour la Tunisie, qui, a-t-il assuré, « se redressera un jour, elle - ainsi que tout le monde arabe ».