AA/ Constantine (Algérie) / Abdelkarim Lounis

La manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe » démarre demain jeudi dans l’ancienne Cirta ou « la ville des ponts suspendus », située à 430 km à l’est d’Alger.

Choisie par l’ALECSO (Organisation Arabe pour l’Education, la culture et la Science) pour être la capitale de la culture arabe en 2015, après Alger en 2007, Constantine s’est dotée de ses plus beaux atours et dévoilera son nouveau visage pour accueillir ses invités.

La cérémonie d’ouverture de la manifestation a lieu aujourd’hui mercredi et se poursuivra trois jours durant,  avec un programme riche en festivités auquel participent des troupes artistiques de 22 pays arabes ainsi que des invités d’honneur venant du monde entier.

« Les troupes doivent défiler, mercredi, dans un cortège composé de 22 chars de l’armée algérienne, symbolisant les pays participants. Ils doivent parader dans les rues de Constantine parés des couleurs et costumes traditionnels des pays arabes. La Palestine, invité d’honneur, doit être en tête du cortège », a déclaré à Anadolu le directeur du département culturel dans la Wilaya (province) de Constantine, Djamel Foughali.

La 2e journée des festivités, jeudi 16 avril, sera celle de l’annonce de l’ouverture officielle de la manifestation dans la salle du Zénith, d’une capacité d’accueil de 3200 places et spécialement construite pour l’occasion.

Le moment phare de la cérémonie sera un spectacle retraçant la grande épopée historique de la ville de Constantine à travers les siècles, de l’ère numidienne (200 ans av. J.-C.) à nos jours.

« Quelque 400 artistes raconteront la riche histoire de Cirta, longue de plus de 2500 ans, aux plans culturel, scientifique et religieux; en incarnant les grands noms qui ont marqué l’histoire de la ville», a expliqué Foughali.

Selon les hitoriens Constantine a été bâtie sur un rocher par les Amazighs qui lui ont alors donné le nom de «Cirta ». 

Le roi amazigh Massinissa l’avait choisie pour être la capitale du Royaume de Numidie. Elle a connu, ensuite, une série de révolutions et de guerres qui ont causé sa destruction totale. 

  C'est l’empereur romain Constantin qui en a ordonné la reconstruction en l’an 313 après Jésus christ et qui l’a baptisée Constantine.

Environ 17 civilisations se sont ensuite succédé dans la ville avant qu’elle ne soit gouvernée pendant plus de deux siècles et demi par les Ottomans.

La deuxième partie du spectacle d'ouverture sera animée par des feux d’artifices, lancés de tous les ponts suspendus de la ville et autour de la salle du Zénith.

Du haut de son rocher, Constantine est reliée à son environnement par dix ponts suspendus, dont le pont Sidi-Rached, considéré, avec ses 450 mètres, comme le plus long pont en pierre au monde.

Au 3e jour des festivités, la troupe nationale algérienne de musique donnera un concert intitulé « Concorde », en l’honneur du président algérien Abdelaziz Bouteflika « à l’occasion du premier anniversaire de sa réélection à la tête du pays pour un 4e mandat », souligne le responsable algérien.

A l’approche de la date d’ouverture, les autorités algériennes ont accéléré le parachèvement des projets réalisés à l’occasion de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe », et mis l’accent sur la propreté de la ville, en collaboration avec 16 autres wilayas.

Les agents d’entretien et de propreté de la ville s’activaient à nettoyer scrupuleusement les rues, goudronner les routes, aménager les trottoirs, repeindre les façades et éclairer les ponts, a constaté le correspondant d’Anadolu.

« Nous faisons une course contre la montre pour réaliser le programme tracé et assurer le succès de la cérémonie d’ouverture. Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires, en collaboration avec tous les intervenants, à commencer par le chef du gouvernement et ses ministres, outre les efforts considérables des autorités locales à Constantine », a déclaré le directeur de la manifestation Sami BenCheikh Hassine.

Le programme de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe » comprend, d’ici la fin de l’année, plus de 150 pièces de théâtres dont 50 produites pour l’occasion. Aussi, 15 films historiques ont-ils été réalisés spécialement pour la manifestation, dont le premier sera diffusé début septembre prochain.

Le programme comprend également 17 rencontres internationales et nationales, 36 spectacles de ballet, 3 festivals de danse, 180 concerts donnés par les plus prestigieuses troupes arabes et 36 œuvres autour du Malouf, genre musical d’origine andalouse qui fait la réputation de Constantine.

Il prévoit, par ailleurs, l’édition de quelques 1000 livres sur des thèmes aussi riches que variés, outre une programmation spéciale pour les semaines culturelles algérienne et arabes. La Palestine sera le premier pays arabe à organiser sa semaine culturelle, début juin prochain.

Par ailleurs, les autorités locales et le gouvernement algérien accordent un intérêt primordial au volet sécuritaire, devant la menace des groupes extrémistes armés actifs en Algérie.

Selon un responsable sécuritaire qui a requis l’anonymat, « toutes les mesures ont été prises en prévision de cette manifestation. Toutes les unités ont été renforcées par des éléments des wilayas voisines et dotées des équipements nécessaires ».

« Le plan de sécurisation de la manifestation a tout prévu. Tous les quartiers de la ville ont été équipés de caméras de surveillance. En cas d’incident, le problème sera vite contenu», a-t-il affirmé.

Le premier ministre Abdelmalik Sellal donnera, jeudi, le coup d’envoi de la manifestation «Constantine, Capitale de la Culture Arabe», au nom du président Bouteflika que des problèmes de santé empêchent d’effectuer le déplacement.