Cameroun: Loisirs et spiritualité aident les plus jeunes à supporter le jeûne

AA/ Yaoundé/ Anne-Mireille Nzouenkeu

A Yaoundé, un complexe islamique organise des activités où cours, chants, danses et pièces de théâtre s'alternent. Ainsi, les enfants acquièrent des connaissances qui leur permettent de connaitre Allah et les initier au jeûne pendant Ramadan et ce, tout en s’amusant.

«Le prophète a dit : enseignez l’Islam à vos enfants dès l’âge de sept ans. Et punissez-les s’ils ne pratiquent pas à l’âge de 10 ans. L’enfant doit savoir ce que veut dire l’islam. Il doit connaitre sa religion, son prophète et son seigneur. Mais, nous faisons cet apprentissage de manière ludique », explique à Anadolu Cheick Mfouapon Al Hassan, l’enseignant principal de la mosquée du complexe "Rahma", implanté dans le quartier Etam-Bafi, en plein cœur de la capitale, depuis moins d’un an.

Le centre est ouvert du lundi à samedi sauf le vendredi, de huit heures du matin jusqu’au début de l’après-midi.  

Les enfants y sont initiés aux règles de l'Islam et familairisés à la biographie du prophète et à la langue arabe, ils apprennent, notamment, à faire la prière et à jeûner, ils sont, également, sensibilisés à l'importance de faire l’aumône, explique, encore, l’enseignant.

Toutes ces leçons se font simultanément en français, en anglais et en arabe. Selon les organisateurs, cette originalité de combiner les trois langues, a pour objectif de faciliter l'apprentissage et d'offrir à tous les enfants des messages compréhensibles car, Il ne s’agit pas seulement pour les enfants d’assimiler des choses mais de comprendre ce qu’ils assimilent.

« Notre intention est de transmettre le savoir. Que l’on soit chinois, allemand, français, nous récitons tous les mêmes hadiths en arabe (parole dite à oralement par le prophète), le même coran en arabe. L’islam est basé sur deux choses, ce qu’Allah dit dans sa parole et ce que son messager a rapporté dans ses propos. Et tout cela est en arabe pour garder le sens littéral. Pour ne pas changer la compréhension, nous avons mis l’accent sur l’arabe couplé aux deux langues nationales du Cameroun », explique Cheick Mfouapon Al Hassan, qui enseigne la religion aux enfants des plus petits jusqu'à ceux qui ont 20 ans. 

Entre les récitations, les chants et les jeux, le temps passe vite et il est déjà midi. Les enfants n’ont pas vu les heures s’écouler, ils n’ont pas faim et ils ont par la même occasion fait un pas de plus dans l’acquisition du savoir religieux.

Les activités ont été initiées pour les enfants musulmans du quartier. Mais, à la grande surprise des initiateurs, on retrouve dans la salle, des enfants non musulmans, attirés par les jeux et les chants.

« La porte est ouverte à tout le monde. Il y a même des enfants non musulmans qui viennent. Je leur demande d’entrer si ça les intéresse », révèle Al Hassan.

Le quartier est cosmopolite et une fois rentrés chez eux, les enfants musulmans peuvent être tentés ou même oublier qu’ils sont en période de jeûne lorsqu’ils sont avec leurs amis chrétiens.  Alors, on leur donne des sourates pour les encourager, indique l’enseignant.

On leur explique par exemple que le jeûne du Ramadan est l’un des piliers de l’islam afin de les encourager à jeûner du matin au moins jusqu’à 15 heures. On leur fait connaitre le mérite du jeûne et la récompense prévue dans la religion pour celui qui jeûne avec foi, notamment, le pardon d'Allah.