Bosnie Herzégovine: Une mosquée ottomane de cinq siècles
- Construite sur ordre de Gazi Husrev Bey, officier général ottoman en Bosnie, la mosquée du même nom que l’officier, est le joyau du quartier historique de Bascarsi (Sarajevo).

Sarajevo
AA - Sarajevo (Bosnie-Herzégovine)
Construite dans les années 1530 par l’architecte, Acem (Eser) Ali, à la demande de Gazi Husrev Bey, officier général ottoman en Bosnie, la mosquée éponyme, est aujourd’hui le joyau du quartier historique de Bascarsi (Bosnie).
Considéré comme l’un des plus éminents exemples de l’architecture ottomane, le monument a été construit il y a cinq siècles, époque à laquelle la Bosnie était sous la souveraineté de l’Empire ottoman.
Bien que n'étant pas la première mosquée construite dans la ville après la prise de Constantinople, la mosquée de Gazi Husrev Bey est aujourd’hui la plus importante mosquée du quartier.
Le monument a également contribué de manière significative à l'urbanisation de la capitale, Sarajevo, qui n’était à l’époque qu’une petite ville.
Malgré les attaques subies, suite au départ de l’Empire ottoman de la région, la mosquée, non loin de l’historique horloge construite au XVIe siècle, a pu atteindre le XXI ème siècle grâce aux travaux de rénovation.
Les décorations harmonieuses et les calligraphies à l’intérieur et à l’extérieur de la mosquée captent l’attention des touristes.
Enfin, les visiteurs sont impressionnés par l‘élégance de son dôme et les décorations qui ornent ses fenêtres.
- Le "coeur battant de la ville" pendant le Ramadan
La mosquée de Gazi Husrev Bey est également connue pour être le lieu où de nombreuses traditions islamiques perdurent malgré les siècles.
L’appel à la prière y est toujours récité, de vive voix, depuis le minaret de l’historique mosquée.
Conformément à la demande de Gazi Husrev Bey, une lecture entière du Coran est réalisée tous les jours après la prière de midi.
L’édifice, point de rencontre des touristes, est également connu pour être la première mosquée au monde à avoir été dotée d’électricité. A l’époque où elle se trouvait sous l'autorité de l'Empire austro-hongrois, la mosquée était illuminée grâce à ses 6500 ampoules.
La mosquée, qui occupe une place distincte dans le cœur des musulmans devient pendant le mois de Ramadan le "coeur battant" de la ville.
Alors qu’en journée elle devient un lieu de rassemblement des musulmans qui s’y retrouvent afin d’effectuer des lectures du Coran, en soirée la mosquée accueille les fidèles pour la prière de Tarawih (prière de nuit durant le mois de Ramadan).
- "Cette mosquée nous protège aussi"
Moustapha Vatrenjak, président de la Fondation Gazi Husrev Bey, a confié à Anadolu (AA) que les revenus immobiliers obtenus des quelques 200 commerces aux alentours de la mosquée permettent de subventionner la Fondation.
Indiquant que Gazi Husrev Bey a largement contribué au développement de Sarajevo, Vatrenjak a précisé qu'après le décès de l’officier, Sarajevo est devenue le centre de l'armée, de l'administration et de l'éducation entre l’Occident et l'Ouest.
Si la mosquée a été endommagée à maintes reprises par le passé, le président indique qu’elle a fait l’objet de plusieurs restaurations.
« En 1697, quand le Prince Eugene de Savoie (Saint Empire Roman Germanique) a incendié la ville cela a causé beaucoup de dégâts. La première restauration a eu lieu en 1737. La mosquée a également été endommagée pendant différentes périodes au cours d’incendies commis pour diverses raisons. Enfin, pendant la guerre de Bosnie (1992-1995) la mosquée a été frappée plus d’une centaine de fois ».
Partageant que l’édifice a accueilli jusqu’à 40 mille visiteurs l’an dernier, le président a ajouté qu’une croissance constante de ce chiffre est observée.
D’autre part, Ismet Spahic, imam de la mosquée de 1985 à 2009, a attiré l’attention sur l’importance que revêt la mosquée aux yeux des musulmans de Bosnie.
"Il est difficile d'exprimer en termes exacts cette importance, mais la mosquée arrive en deuxième place après la Kaaba. Cette mosquée nous protège aussi", a-t-il insisté.
Soulignant les multiples actes de charités réalisés par Gazi Husrev Bey pour la ville de Sarajevo, l’ancien imam a ajouté que le défunt officier est d’une certaine manière toujours « vivant » au regard des actes de bonté qu’il a jadis réalisés.
L’ancien imam de la mosquée a précisé que Gazi Husrev, qu’il qualifie de "grand homme", a aussi protégé et aidé les musulmans de Bosnie.
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