Au Musée National du Mali, les textiles exposés parlent civilisation antique
"Ici, vous pouvez voir des tenues vestimentaires si anciennes que les versets coraniques qui y sont imprimés datent du Moyen-Âge!"

AA/Bamako/Baba Ahmed
« Ici, vous pouvez voir des tenues vestimentaires si anciennes que les versets coraniques qui y sont imprimés et qui datent du Moyen-Âge!», dit fièrement à Anadolu, Salia Male, directeur adjoint du Musée Nationale du Mali, à Bamako, qui expose les plus anciens textiles d'Afrique.
Ces tissus, sont les plus anciens répertoriés que l’on connaisse sur le continent. Ils sont le témoin intemporel d’un pays aux multiples civilisations.
Fierté du Mali, ils ont été découverts dans les grottes de Sangha au pays Dogon (Nord-Ouest, au niveau de la falaise de Bandiagara) entre 1960 et 1964 et sont désormais exposés au Musée National à Bamako, depuis 2002. "Nous avons découverts que certains tissus datent du 11e siècle et que les plus récents, du 18e", informe le directeur.
"Il s'agit de tissus ordinaires pour l'époque, la majorité sont de couleurs blanche, noir et jaune. Nous savons que les dogons habillaient leurs morts avant de les enterrer, puis les échantillons que vous voyez ici exposés, sont les tenues typiques utiliser lors d'enterrements d'antan", indique-t-il à Anadolu, en arpentant les allées du Musée.
Plusieurs dizaines d'articles sont exposées, des textiles qui témoignent de l’histoire religieuse du Mali, rapporte encore notre guide.
« Les versets du Coran ont été présentés comme une écriture révélée par Dieu. Pour plus de force, les guerriers les ont brodés ou dessinés sur leurs tenues vestimentaires», explique encore Mallé, montrant du doigt les "tissus sacrés".
Parmi les tissus les plus célèbres et appréciés, figurent le Bogolan, une fierté malienne que les artisans vendent allègrement aux touristes.
«Le Bogolan est un terme Bambara (langue locale). "Bogo" veut dire "terre" et "lan" veut dire "technique". Cette technique est faite à partir de l’argile qui contient l’oxyde de fer et dont la fixation sur le tissu blanc ne se fait que lorsqu’on le mélange avec une décoction d’un arbre appelé Ngalama», détaille le directeur adjoint.
«Le tissu du bogolan est donc fait avec des produits qui ne contiennent aucune substance chimique ou industrielles contrairement au tissu d'aujourd'hui. D’où son originalité», ajoute Malé.
D'autres tissus, à l'instar du boubou tilbi (boubou brodé qui vient de Tombouctou et de Djenné), ou des teintures peules arkilla, tronent fièrement dans la salle.
Le musée de Bamako datant de 1953 et rénové en 1981 est le deuxième plus grand musée du continent derrière le musée national de l'Afrique du Sud. Il abrite sur 1 700 m² des collections ethnographiques et des objets d'art maliens.
La salle consacrée aux textiles qui éclaire sur les traditions de tissages et de teinture maliennes, s'étend, pour sa part, sur pas moins de 600 m².
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