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« Derrière les portes fermées »... Un film marocain dénonçant le harcèlement sexuel

Le film a fait plus de 60 mille entrées, en trois semaines, déclare son réalisateur.

11.02.2014 - Mıse À Jour : 11.02.2014
« Derrière les portes fermées »... Un film marocain dénonçant le harcèlement sexuel

AA/Tanja/Saida Cherif

Mohamed Ahd Bensouda participe à la compétition officielle du Festival national du film de Tanger avec son nouveau long métrage consacré au phénomène du harcèlement sexuel subi par les femmes marocaines.

Il revient avec ce nouveau long métrage quatre ans après "Moussem Lemachaoucha", un film dans lequel il réhabilite un sport de combat très ancien au Maroc "Lemchaoucha", lutte traditionnelle pratiquée à l'occasion des fêtes religieuses.

Dans "Derrière les portes fermées", le réalisateur dénonce le phénomène de harcèlement sexuel et montre comment les femmes vivent les pires formes d'humiliation et sont atteintes dans leur honneur et leur dignité, par des tentatives visant à les priver de leur travail. Il met en exergue aussi l'absence totale de dissuasion juridique pour ces pratiques honteuses, toujours pas abordées par le législateur marocain.

Le film relate l'histoire de Samira, belle jeune femme mariée, qui mène une vie paisible avec son époux Mohsen. La nomination d'un nouveau directeur à la tête de l'entreprise où elle travaille, chamboulera sa vie.

Victime de harcèlement sexuel de la part de son patron, Samira tentera de le convaincre de la laisser en paix, mais le patron rendra sa vie privée et professionnelle un véritable enfer.

Samira finit par raconter ses mésaventures à son mari, qui essaiera d'intervenir pour empêcher le licenciement de sa femme et pour préserver sa dignité. Ses quelques tentatives resteront vaines. Le couple recourt donc à une association féminine.

En l'absence d'une loi protégeant la femme du harcèlement ( le seul projet de loi contre la violence et le harcèlement sexuel contre les femmes est toujours à l'étude par le gouvernement), Samira s'adresse à l'épouse de son directeur, qui refuse d'y croire au début, mais finit par compatir rapidement avec la jeune femme. Ensemble, elles lui tendent un piège, finement ficelé par l'épouse...

« Le film s'inscrit dans le cadre de ma recherche d'un cinéma qui défend une cause tout en offrant du spectacle au public », déclare Mohamed Ahd Bensouda à l'agence Anadolu.

Avec « Moussem Lemchaoucha », mon premier long métrage, j'ai voulu rendre hommage au patrimoine culturel marocain, l'image du Maroc à l'étranger c'est très importante, affirme le réalisateur.

« Le Maroc a évolué et n'accepte plus qu'on ne transmette que ses côtés négatifs dans les productions cinématographiques marocaines. Personnellement, je creuse dans les sujets qui préoccupent la société marocaine et qui lui sont utiles et je m'applique à présenter un cinéma sérieux », poursuit-il.

Interrogé quant à la classification de son film en tant que cinéma de sensibilisation, le réalisateur déclare : « On peut le répertorier comme on veut, ce film sert une cause très sensible dans la société et ceci est un grand honneur pour moi »

Ceux qui ont adressé des critiques au film, ne connaissent rien au cinéma. Ma plus grande satisfaction est que « Derrière les portes fermées » se soit taillé la part du lion en nombre de spectateurs : 60mille entrées en trois semaines ! Et qu'il soit en salle pour la 4ème semaine consécutive, déclare Bensouda.

Le plus important pour un réalisateur est d'atteindre le public, et mon film a pu relever ce défi grâce aux efforts fournis pour entrer sans gêne dans des maisons marocaines, tout en faisant un film accessible à tous, conclut le jeune réalisateur.

« Derrière les portes fermées » es le premier film arabe à avoir remporté le prix spécial du jury dans la fameuse compétition américaine "Remi Awards 2013". Il a également reçu le prix du jury de la 46 ème édition du Festival international du film de Houston "Wolrdfest Houston", dans l'Etat du Texas aux USA.

Le long métrage de Bensouda sera parmi les 22 longs-métrages marocains ainsi que les 21 courts métrages, réalisés pour la plupart par de jeunes marocains, à participer à la 15ème édition du Festival du film de Tanger.

Outre les deux prix du jury pour le long et court métrage, il y aura le prix de la critique du Festival de Tanger, qui sera annoncé avant la proclamation officielle des autres prix. Pour ce Prix de la critique, le jury est composé de Mohamed Chouikha , Adel Samer et Rochdi Manira.

La 15ème édition du Festival du film de Tanger se poursuit jusqu'au 15 février.

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