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En Cisjordanie, les Samaritains célèbrent l’exode des Israélites loin de la tradition juive

Les Samaritains se disent descendants des anciens Israélites et non pas des juifs, ceux de Naplouse ont la nationalité palestinienne et soutiennent que les Juifs n’ont aucun droit sur al-Quds.

Qays Abu Samra, Saida Charafeddine  | 27.10.2015 - Mıse À Jour : 27.10.2015
En Cisjordanie, les Samaritains célèbrent l’exode des Israélites loin de la tradition juive

Ramallah

AA/Naplouse (Cisjordanie)/Qays Abu Samra

Les Samaritains de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, ont commencé mardi les célébrations de la fête des Tabernacles, ou la Souccot dans la tradition juive, épisode qui marque l’exode des Israélites hors d’Egypte.

Les célébrations se poursuivront une semaine durant, au cours de laquelle les Samaritains construisent chez eux, conformément à leurs rites, une «Soukka», sorte de hutte ou de cabane qui renvoie aux abris construits par les israélites au cours de leur exode et de la traversée du désert vers la terre promise.

Alors qu’il apportait les dernières touches à sa Soukka décorée de fruits, dans sa maison située sur le mont Garizim à Naplouse, le prêtre samaritain Housni al-Samari expliquait à Anadolu que «la Souccot célèbre la sortie des Israélites d’Egypte et leur longue traversée du désert du Sinaï».

«Le Seigneur nous a demandé de construire la Soukka à notre arrivée en terre sainte de Palestine. Il avait préservé les Israélites, grâce à elle, des puissants rayons du soleil alors qu’ils traversaient le désert», a-t-il indiqué.

Selon les rites samaritains, la Soukka est construite avec quatre matériaux organiques: branches de palmier, branches de laurier, fruits des champs et cédratier (grosse variété de citron).

Badawiya al-Samari, femme samaritaine qui célèbre la Souccot avec son nouveau né Isaac, espère que cette première fête de la Souccot avec son enfant Isaac leur apporte le bien.

«Nous célébrons la sortie des Israélites d’Egypte et leur traversée du désert. Nous racontons notre histoire à nos enfants et passons la journée dans la Soukka. Nous discutons et échangeons les visites», confie-t-elle.

Les Samaritains sont une petite et très vieille communauté vivant principalement en Israël et en Cisjordanie et qui se définit comme descendant des anciens Israélites. Ils ne comptent que 746 membres vivant principalement à Naplouse, sur le mont Garizim et à Holon, dans le centre d’Israël.

Ils ne se considèrent pas comme Juifs, mais comme des descendants des anciens Israélites du royaume antique de Samarie (région située dans le nord de l’actuel Israël).

Les juifs orthodoxes refusent également de les considérer comme Juifs, ou même comme des descendants des anciens Israélites, cependant, ils sont reconnus comme juifs par l'État d'Israël.

Les Samaritains n'ont pas de rabbins et n'acceptent pas le Talmud du judaïsme orthodoxe. Ils refusent également les livres de la Bible hébraïque postérieurs au Pentateuque (Torah, ou cinq premiers livres de la Bible).

Les Samaritains de Naplouse portent la nationalité palestinienne et sont représentés au Conseil législatif palestinien (Parlement). Ils soutiennent, notamment, que les Juifs n’ont aucun droit sur la ville d’al-Quds.

Les divergences des Samaritains avec les Juifs concernent également les fêtes religieuses. Ils ne célèbrent pas les fêtes juives qui ne sont pas prescrites par la Pentateuque et n’ont, de ce fait, que sept fêtes : Pâque, Matzoth (7 jours des pains sans levain), Fête des tabernacles (Souccot), Festival du 7e mois (nouvel an juif), le festival du huitième jour joie de la Torah (Sim’hat Torah), le Jour de l’expiation (Yom Kippour chez les juifs) et Chavouot (remise des dix commandements sur le mont Sinaï).

Trois fois par an, les pèlerins Israélites-Samaritains visitent leur lieu saint sur le sommet du mont Garizim. Le pèlerinage a lieu au septième jour de la pâque, qui est appelé le “festival des pains sans levain”, à la Chavouot (pentecôte) et au premier jour de la fête des tabernacles (Souccot).

Les Samaritains parlent l’arabe ainsi que l’ancien hébreu de la Torah dont l’alphabet est composé de 22 lettres, expliquent-ils.

Leur livre saint est la Torah traditionnellement attribuée à Moïse et composée des cinq premiers livres de la Bible : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome.

Ils affirment en détenir une très ancienne copie qui remonte à plus de 3600 ans et qui serait écrite sur une peau de gazelle.

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