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Tchad: Boko Haram régule les prix du mouton de l'Aïd

Le mouton de l’Aïd vendu à 45 mille Fcfa (environ 95 usd), l’année dernière, s’acquiert aujourd’hui à 25-30 mille Fcfa (70 à 80 usd), d'après certains commerçants.

02.10.2014 - Mıse À Jour : 02.10.2014
Tchad: Boko Haram régule les prix du mouton de l'Aïd

AA/ N'Djamena/ Abdoulaye Adoum

Le groupe armé nigérian Boko Haram serait derrière la baisse des prix du mouton tchadien de l'Aïd pour cette année.

Ceci étant, l’attaque des éleveurs par ledit groupe armé au début du mois de septembre s’est soldée par la soustraction de plus de 4000 troupeaux et a poussé le gouvernement à interdire l’exportation des bétails vers ce pays jusqu’à nouvel ordre, d’après des sources bien informées. Ce qui a donné lieu à une offre abondante.

Le mouton de l’Aïd vendu à 45 mille Fcfa (environ 95usd), l’année dernière, s’acquiert aujourd’hui à 25- 30 mille Fcfa (70 à 80 usd), au grand dam des commerçants rencontrés par Anadolu et qui se disent "grandement mécontents". 

 Hamid Assileck est l'un d'entre eux. Il exerce dans le métier depuis trois décennies et affiche au clair son inquiétude : « notre situation se détériore de jour en jour. Après la fermeture des frontières avec la Centrafrique, s’en sont suivies celles avec le Nigéria. Avant, nous craignions la peste bovine. Aujourd’hui, c’est plutôt l’imprévu qui est à craindre».

Il tempère néanmoins en disant : « nous n’avons qu’à attendre l’après-fête. Dieu peut nous envoyer des bienfaiteurs qui nous reprendraient toutes les marchandises ».

Pour Ouchar Hassan, vendeur dans un nouveau point de vente, l’espoir est toujours de mise : « Quelle que soit l’abondance des moutons en cette période, la marchandise peut être écoulée. Les prix n’ont pas baissé, ce sont plutôt certains marchands qui se pressent pour liquider leur bétail à bas-prix ».

Si la baisse des prix du mouton de l’Aïd est mauvaisement perçue par les vendeurs et commerçants, elle est toutefois la bienvenue du côté des acheteurs.

L’adage : le malheur des uns fait le bonheur des autres. Par ces mots, a commencé son appréciation Ouddah Daoud Tchololo, un cadre moyen de la fonction publique : « au moins cette année, nous aurons la possibilité d’avoir le mouton souhaité au prix apprécié et au moment voulu. Car, d’habitude les acheteurs se pressaient à acquérir le mouton bien avant l’Aïd, vu que plus le jour j approchait, plus les prix s’élevaient ».

Du côté du gouvernement, la question ne constitue pas une actualité brulante, puisque « la vente des bétails est assimilée aux activités libérales, où les professionnels fixement librement les prix, en fonction de l’offre et de la demande », selon un responsable administratif qui a requis l'anonymat.

Le Premier ministre Joseph Djimrangar Dadnadji avait ordonné aux vendeurs de baisser les prix, lors d’une sortie d’inspection au marché du bétail, l’année dernière. Or, les concernés avaient récupéré les troupeaux et pris la direction de la brousse », a rappelé la même source.

L'économie du Tchad comme celle de la plupart des pays sahéliens repose sur quatre sous-secteurs principaux qui représentent 55% du PIB, notamment l’élevage, l’agriculture, les Eaux et Forêts et la Pêche.

Le Tchad compte en effet 4 827 000 ovins – caprins et possède une source de protéines (lait, viande) qui, bien que considérable, reste insuffisante, selon la Direction de l’élevage tchadienne.

 
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