AA/ Niamey/ Balima Bureima
Elle court, elle court les rues de Niamey la galère, le gaz s’est fait une denrée rare. Queues et files d’attentes devant les principaux points de ravitaillement assombrissent un paysage déjà désolant.
Depuis la mi-décembre 2014, les grandes villes du Niger, pays producteur de gaz naturel depuis novembre 2011, connaissent une pénurie de gaz domestique, occasionnée par les travaux de maintenance des installations de la société de raffinage de Zinder (Soraz), à environ 950 km de Niamey vers l’est.
Au niveau de plusieurs sociétés de distribution, on se dit surpris de la manière dont les travaux de maintenance ont démarré. « Nous avons été prévenus une semaine seulement avant l’arrêt de la production. », dénonce Mme Dourfaye Balkissa, directrice commerciale à la société Niger gaz, la plus vieille compagnie de distribution dans le pays.
Devant les dépôts des files d’attente à n’en pas finir. La frénésie est à son comble et les gérants sont débordés par la situation. « Parfois nous sommes obligés de fermer plus tôt que prévu», explique Yacouba Abdou, gérant d’un dépôt de gaz dans le centre ville de Niamey.
Le ravitaillement n’étant plus régulier, les gérants se disent encore obligés de louer des camions pour aller jusqu’au niveau des réservoirs des sociétés pour s’approvisionner en gaz. « Nos fournisseurs n’arrivent plus à honorer leurs engagements», poursuit M. Abdou.
Au niveau des compagnies de commercialisation, les responsables ont dû faire appel à des partenaires extérieurs. «Le Niger ne dispose pas de grands réservoirs. Nous avons eu recours à des partenaires nigérians », explique Mme Dourfaye.
Avec l'installation de la Société de Raffinage de Zinder (Soraz), la production du gaz domestique a atteint un taux de production de 44.000 tonnes par an alors que la consommation nationale est d'environ 3500 tonnes actuellement, selon le ministère nigérien du pétrole.
Les autorités nigériennes ont ainsi lancé en 2012, une vaste campagne de promotion du gaz domestique.
L’entrée en production des réserves gazières nigériennes a contribué à la baisse des prix de ce produit énergétique. Du coup, le nombre des consommateurs a augmenté l’augmentation du nombre des consommateurs car le gouvernement a fait diminuer le prix. Le coût du gaz subventionné était à hauteur de 6500 Fcfa (environ 13 dollars US) la bouteille de 12,5 kg et celle de 6 kg à 3500 Fcfa(environ 7 dollars US). Aujourd'hui ces produits ont vu leurs prix baisser presque de la moitié, soit respectivement 3750 F CFA (7,5 dollars US) et 1800 Fcfa (3,3 dollars US).
«Cela rend facilement accessible et disponible ce combustible qui est convoité par plusieurs pays de la Sous-région. Par contre les prix des équipements sont restés inchangés », fait remarquer Yacouba Abadou.
Au Niger, les autorités œuvrent à une vulgarisation optimale de l’utilisation du gaz naturel au Niger, en vue de limiter le déboisement. Pays largement désertique, le Niger n'a pratiquement pas de forêts et les quelques maigres formations ligneuses dont il dispose sont confrontées à une exploitation intensive, qui risque d’affecter l'équilibre de l'écosystème.
Cette exploitation intensive a contribué à la disparition du couvert végétal, entraînant la dégradation des sols et freinant le rendement agricole des terres.
Ajoutons que plus de 98 % des familles nigériennes utilisent le bois pour faire la cuisine. Ce faisant, 250 000 tonnes de bois de feu, soit près d'un million de stères sont annuellement prélevées annuellement.
Seul le gaz naturel commercialisé à un prix abordable pourrait résoudre de tels problèmes.
