
AA/Lagos (Nigéria)/ Olarewaju Kola
Un responsable nigérian a affirmé, jeudi soir, que Baga était encore sous le contrôle de Boko Haram, mais a démenti les informations faisant état d’une nouvelle attaque du groupe armé extrémiste Boko Haram contre cette ville du nord-est du Nigéria, que les insurgés avaient envahie, la semaine dernière.
«Il n’y a eu aucune nouvelle attaque à Baga outre ce qui s’est passé le week-end dernier » a affirmé, jeudi soir, aux journalistes, le chef du district de Baga, Alhaji Baba Abba Hassan.
Des médias avaient fait circuler des informations affirmant que des éléments de Boko Haram avaient de nouveau assiégé, mercredi, la ville de Baga, dans l’Etat du Borno, soit quelques jours après une attaque contre un groupe local d’autodéfense, le Multinational Joint Task Force (MNJTF).
Des informations avaient également fait état de plus de 2000 morts dans l’attentat ayant ciblé Baga, samedi.
«Le chiffre avancé de 2000 est exagéré» a cependant objecté Hassan.
« Boko Haram a tué de nombreuses personnes, plus d’une centaine. Plusieurs des survivants se sont enfuis vers le Niger et le Tchad. Mais les cadavres jonchent la ville et la brousse environnante alors que je vous parle. Nous n’avons pas accès aux lieux pour permettre aux victimes un enterrement décent » a admis le chef du district.
Hassan a rapporté que la ville était encore sous le contrôle de Boko-Haram, affirmant par ailleurs que la ville voisine, Gwoza, dans le sud de l’Etat du Borno, était également tombée aux mains des insurgés.
«Certains habitants se sont également enfuis vers la capitale provinciale, Maiduguri. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants qui tentaient de s’enfuir lorsque Boko Haram a pris d’assaut la ville. Les éléments du groupe les ont poursuivis jusque dans la brousse » a ajouté le responsable nigérian.
Des centaines de civils ont été tués et des dizaines de milliers d’autres déplacés dans la région du nord-est du Nigéria depuis le début de l’insurrection.
Le groupe armé extrémiste Boko Haram, classé «organisation terroriste» par les Nations Unies, mène depuis cinq ans une sanglante insurrection dans les Etats du nord-est du Nigéria.
Dans une vidéo diffusée le 24 août, le prétendu chef de Boko Haram, Shekau, avait déjà déclaré que son groupe avait formé un «Califat islamique» dans la région du nord-est du Nigéria.
Le groupe extrémiste s’est, depuis, emparé de nombreuses villes et villages des trois Etats du nord-est du Nigéria, le Borno, Adamawa, et Yobe, les déclarant partie de son «Califat islamique».
Il contrôlerait maintenant, selon certaines informations, environ douze zones rattachées à des Conseils locaux et plus de cinquante villes et villages à travers les trois Etats.