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Malabo: la mosquée "contrators" et ses traces, un emblème de tolérance

La Guinée Equatoriale compte près de 10.000 musulmans sur une population de 1,4 million de personnes.

18.06.2014 - Mıse À Jour : 18.06.2014
Malabo: la mosquée "contrators" et ses traces, un emblème de tolérance

AA/ Malabo/ Samuel Obiang Mbana

A Malabo, la mosquée « contartors » remplacée par une autre provisoire, jusqu’à la construction de la mosquée centrale de la capitale, dont les travaux sont en cours, est un symbole de tolérance religieuse et de cohabitation pacifique entre les diverses communautés du pays. 

Le correspondant de Anadolu a rencontré certains de ses disciples qui lui ont fait bien des aveux.

L’Islam, religion peu connue en guinée équatoriale a vu le nombre de ses fidèles augmenter ces dernières années. Ils sont aujourd’hui estimés à près de 10 mille  dans un pays, à 88% chrétiens (le reste, ce sont des animistes : croyance en une âme  ou une force vitale), pour une population de 1,4 millions d’habitants, selon l’Imam de la mosquée arabe « contrators », Said Mohiédine.

Ce religieux de nationalité Malgache, rencontré près de l’ancienne mosquée phare de la capitale, note par la même occasion, que cette dernière  a été construite, il y a près d’un siècle, par des musulmans  Haoussa qui seraient venus du Nigeria et du Cameroun. Cette mosquée n’existe plus, selon lui. Elle a été détruite pour son état vétuste et a été remplacée par une mosquée provisoire, dans le quartier Fistown (dans la banlieue-nord de la capitale).

Commentant le statut de l’Islam comme deuxième religion dans ce pays par les temps qui courent, il évoque une étroite relation avec le boom pétrolier qu’a connu le pays, attirant plusieurs immigrés issus, pour la plupart d’entre eux de pays africains voisins et lointains.

Cette avancée de l’Islam en terre guinéenne n’est toutefois pas  la bienvenue pour tous les Equato-guinéens. Une large partie d’entre eux émet des réserves. Des réserves que le sociologue Ela Nsuru Abeme rattache à certains « préjugés » et « croyances » entretenues par les « circonspects ».

« Ceux qui craignent les musulmans et la percée de l’Islam dans le pays, estiment que cette religion pourrait toujours mener à des dérives. Mais, comme en Guinée équatoriale la loi préserve la liberté de croyance et la pluralité des religions, les musulmans vivant en Guinée équatoriale sont généralement acceptés par les chrétiens », affirme-t-il.

A la mosquée provisoire remplaçant celle dite « contrators »  de Malabo, l’arabe  est la première langue. D’ailleurs, ses disciples sont majoritairement d’origine arabe. Le français est la deuxième langue de communication, puisqu’il y a également, selon l’Imam Mohiédine, une importante communauté francophone, notamment des Egyptiens, des Marocains, des Maliens, des Camerounais, des Malgaches, des Tchadiens, des équato-guinéens, des Turcs etc.

Par ailleurs, les musulmans de Guinée équatoriale entretiennent de « bonnes relations » avec le régime en place et les dirigeants des églises catholiques et protestantes du pays, d’après Ricardo Abdul karim Nze Engono, chrétien équato-guinéen, récemment converti à l’Islam.

De bonnes relations que confirme, de surcroît, l’imam Mohiédine notant que l’épouse du président Constancia Mangue d'Obiang a accepté de financier la construction de la nouvelle mosquée centrale de Malabo, dont les travaux sont en cours. Cette mosquée sera la plus grande dans tout le pays et sera dotée d’une importante capacité d’accueil, selon l’Imam précité.

Revenant sur la coopération entre la communauté musulmane de Guinée Equatoriale et celles du reste du monde musulman, à commencer par les pays arabes, l’Imam Mohiédine souligne qu’elle est jusque-là « timide ».

Il qualifie toutefois de « salutaire » toute contribution provenant de ces communautés musulmanes pour aider au développement des infrastructures et des conditions de la communauté musulmane éauato-guinéenne. 

 
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