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Les mosquées implorent Dieu pour qu’il pleuve au Sénégal

« Cela fait au moins 20 ans qu’on n’a pas vu cela : c’est le quatrième jour d’août, et il n’a toujours pas plu à Dakar », (Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie : ANACIM).

06.08.2014 - Mıse À Jour : 06.08.2014
Les mosquées implorent Dieu pour qu’il pleuve au Sénégal

AA/ Dakar/ Yazid Bamse

A gorge déployée, bien des musulmans sénégalais implorent Dieu pour qu'il pleuve chez eux. Multipliant les prières ces derniers jours, ils espèrent sauver le Sénégal d’une sécheresse assassine, en priant pour des pluies abondantes qui tardent à venir.

Les mosquées de Dakar ne cessent de lancer des appels à la prière  implorant le ciel, on est au mois d'août et il n’a toujours pas plu. Or, la saison des pluies commence ordinairement en juin.

« Cela fait au moins 20 ans qu’on n’a pas vu cela», se désole Mme Aïda Diongue Niang, directrice de la météo à l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM).

Cette année, la rareté des pluies préoccupe les Sénégalais, surtout les paysans de l’intérieur du pays qui vivent de l’agriculture. Ces derniers représentent environ 75 % de la main-d'œuvre agricole.

L’hivernage au Sénégal, qui commence généralement vers le sixième mois de l'année, ne s’est pas encore installé dans l’ensemble du pays. Face à cette situation préoccupante, le khalife général de la confrérie mourides, Serigne Sidy Moctar Mbacké, a donné un ‘’ndigeul’’ (consigne) à tous les fidèles consistant à prier pour demander pardon à Dieu et solliciter la générosité du ciel.

A la mosquée mouride "Massalikul jinan" à Dakar, les fidèles ont commencé la récitation du Coran depuis lundi matin. « Nous sommes là pour toute la journée sur instruction de notre guide, on fera au moins 30 lectures du Coran », a informé Serigne Sylla Baye Fall, responsable de la mosquée. Ce mouride estime que cette situation est « la conséquence du mauvais comportement des musulmans sénégalais qui se sont éloignés du bon chemin divin ».

Chez les Tidianes, le porte-parole de la confrérie, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, a donné également des recommandations pour des prières en vue de solliciter la générosité et la miséricorde de Dieu.

Dimanche, dans le quartier Grand Médine de Dakar, et dans la ville de Louga (Nord-ouest), les habitants avaient aussi organisé une prière collective, « Salatoul istisqua » (prière pour la pluie).

La rareté des pluies cette année est due, tel que l'explique  Mme Aïda Diongue Niang, à deux facteurs principaux: «  il y a d’abord l’installation tardive des configurations permettant une pénétration de la mousson ouest africaine qui favorise les précipitations.

Ensuite, cette année coïncide avec un autre évènement: « El Niño » en cours. El Niño ayant pour source le Pacifique est le plus grand phénomène météorologique d’amplitude globale qui occasionne des variations interannuelles du climat. Pour le Sahel, ce phénomène naturel occasionne la baisse de la pluviométrie en Afrique de l'Ouest, et une hausse des précipitations en Afrique de l’Est’ ».

Selon les prévisions météorologiques, il pleuvra sur Dakar et au Sénégal d’ici une dizaine de jours. Toutefois,  «  la saison des pluies sera courte », note Mme Niang.

Au Sénégal, la saison des pluies dure habituellement de juin à octobre.

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