
AA/Desk/Esma Ben Said
L’hippopotame est "un vrai Africain", ses ancêtres ayant colonisé le continent noir il y a environ 35 millions d’années, bien avant les grands fauves, révèlent des travaux publiés dans la revue britannique scientifique "Nature Communications".
La plupart des icônes de la faune africaine (lions, léopards, rhinocéros, buffles, girafes, zèbres, …) dont on connait les ancêtres, sont arrivées relativement récemment sur le continent, longtemps isolé, (il y a moins de 20 millions d'années) mais jusque là, l'origine de l'hippopotame était un mystère pour la science, selon l'étude publié dans le numéro de mardi de la revue.
Les scientifiques crurent, un temps, que ce "cheval de rivière" dont le plus vieil ancêtre retrouvé avait 20 millions d'années, tenait du canasson, avant de lui trouver des liens avec les ruminants puis les suidés (famille des sangliers et pécaris…) mais loin d'être un proche de la vache ou du cochon, l'hippopotame est finalement le cousin de la baleine, selon les résultats de l'étude basés sur la découverte de nouveaux débris d'animaux.
Les récents travaux menés par un groupe de chercheurs français et kényans ont en effet abouti à la découverte, au Kenya, d’une nouvelle espèce fossile datant de 28 millions d’années qui dérive d’une lignée de mammifères aujourd'hui éteinte, appelé «anthracothère», dont les plus anciens fossiles découverts remontent quant à eux, à environ 40 millions d'années.
Cette nouvelle espèce fossile a été identifiée par l’équipe de chercheurs à partir de l'étude de dents et de deux mâchoires inférieures, trouvées dans la localité de Lokone Hills dans le bassin du lac Turkana (nord du Kenya) et a été baptisée «Epirigenys lokonensis» ( composé de «epiri», hippopotame en langue Turkana, et du nom de la localité de découverte)- explique le Centre français National de la Recherche Scientifique (CNRS), également impliqué dans la découverte, sur son site internet.
"Jusqu'à présent, le plus vieil ancêtre connu des hippopotames était âgé d'environ 20 millions d'années, alors que les plus vieux fossiles de cétacés ont 53 millions d'années. La lacune temporelle entre les hippopotames actuels et les plus anciens cétacés est ainsi comblée à près de 75 %", détaille le CNRS.
Ce genre de découvertes permettra peut-être un jour de dresser le portrait-robot de l'ancêtre commun aux cétacés et aux hippopotames, espère d'ailleurs le Centre français.
La découverte d'Epirigenys lokonensis lève enfin le voile sur un des plus grands mystères concernant l’origine des grands mammifères et c'est à présent vers l'Asie, d'où aurait migré l'ancêtre anthracothère que vont se tourner les chercheurs pour développer leurs recherches, indique le CNRS.
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