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Les habitants de Bagdad se préparent au pire

Des dizaines de jeunes se bousculent devant les boutiques spécialisées en vente d'uniformes et d'équipements militaires.

28.06.2014 - Mıse À Jour : 28.06.2014
Les habitants de Bagdad se préparent au pire

AA/ Baghdad/ Moayed Tarfi

Les boutiques de vente des tenues et des équipements militaires à Bagdad ont connu une affluence sans précédent de personnes qui craignent  de voir la capitale dans le collimateur des groupes « terroristes », notamment l’organisation l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Depuis samedi matin, des dizaines de jeunes, venus de tous les coins de la capitale irakienne, se bousculent devant les boutiques spécialisées en vente d'uniformes et d'équipements militaires, situées dans la région de Bab Al-Charki au centre de Baghdad, afin de se procurer ce qu’il jugent "nécessaire" pour protéger leur vie.

A entendre ces jeunes, Anadolu a appris qu’ils ont adhéré à des organisations armées formées récemment en vue de lutter contre le «terrorisme». Certains d'entre eux sont des volontaires dans les comités de défense des quartiers où ils vivent, alors que d’autres participent aux entraînements militaires organisés par des partis politiques.

Certains ont confié au correspondant d’Anadolu, leur désapprobation de la flambée des prix des uniformes militaires, faisant état de l’épuisement des stocks en ces équipements.

Salim Rahman, un volontaire à l’armée irakienne a affirmé que «les uniformes et les équipements fournis par l’armée se sont avérés insuffisants, ce qui l’a contraint à se procurer quelques articles par ses propres moyens »

De son côté, Abou Salam, propriétaire d’une boutique spécialisée dans la vente des uniformes et des équipements militaires a déclaré à Anadolu que ces articles sont encore disponibles sur le marché.

« Si pénurie de ces équipements il y a, c’est parce qu’ils sont très sollicités, notamment en période de crise », a-t-il expliqué, imputant "la fambée des prix de ces équipements à l’affluence massive de la clientèle et aux pratiques anticoncurrentielles des commerçants du marché noir".

"Un uniforme militaire se vendait avant la crise à un prix variant entre 20 et 30 dollars, alors que maintenant son prix a quadruplé", a-t-il précisé en exemple

Exaspérés par la détérioration de la situation sécuritaire de leur pays, des dizaines de milliers d’irakiens avaient répondu favorablement aux appels lancés par le gouvernement central du pays et les autorités religieuses chiites les incitant à se porter volontaires aux côtés  des forces de l’armée et faire face aux groupes « terroristes », notamment l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Depuis plus deux semaines, la ville de Mossoul, chef-lieu de la province de Ninive, est tombée entre les mains des insurgés de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), et ce après le retrait des forces de l’armée irakienne. Le même scénario s’était produit dans la ville de Takrit, chef-lieu de la province de Salaheddine (Nord) et dans d’autres régions de la province d’al-Anbar (Ouest) et de Houweija dans la province de Kirkuk (Nord).

Le premier ministre irakien Nouri Al Maliki avait qualifié ces groupes de «terroristes" et "d'extrémistes », alors que pour les personnalités sunnites il s’agit bien "d’une révolution des tribus sunnites contre les politiques de discrimination sectaire du gouvernement chiite d’Al-Maliki ».         

 
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