
AA/Desk/Esma Ben Said
Les ouest-africaines savent que la nature regorge de bien d’élixirs. Du beurre de karité au Kaolin, en passant par l’huile de palme, coquettes, les femmes n’hésitent pas à se servir du cœur de la terre pour sublimer leurs peaux et leurs cheveux, plutôt que d'utiliser les produits industriels de fameuses maisons de beauté mondiales.
Parmi les produits naturels phares qui tiennent à coeur aux africaines, le beurre de karité occupe le peloton, assure Habiba Dembélé Sahouet, présentatrice ivoirienne vedette du journal de la télévision publique (RTI 1).
Très utilisé par la Reine d’Egypte Néfertiti (grande épouse royale d'Akhenaton, l'un des derniers rois de laXVIIIe dynastie, ayant vécu aux environs de 1370 à 1333/34 av. J.-C), le beurre de karité, est surnommé « l’or des femmes », pour sa couleur dorée (même s’il peut être blanc dans certaines régions), mais aussi parce qu’il procure un emploi et des revenus décents à près de trois millions d’Africaines, selon une étude récente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Le karité, arbre sacré qui pousse uniquement dans les savanes arborées des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre, est aussi bien prisé en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Burkina Faso, au Bénin, au Togo ou encore au Nigéria.
Utilisé pour accompagner la majeure partie des plats africains, le beurre de karité, connu pour ses vitamines A, F et D, permet aussi de protéger et de réparer la peau des agressions du soleil et de gainer les cheveux, facilitant ainsi le tressage traditionnel.
"J'utilise le beurre de karité en grande quantité ! ", révèle Sahouet, véritable icône de beauté pour nombre d'ivoiriennes. "Le beurre de karité brut est l'oeuvre de nos braves mamans du Nord. Il sert au massage, contre les boutons, en bain d'huile, il est également bon pour les cheveux", assure-t-elle.
"Je l'utilise un peu travaillé avec du citron pour le corps. Le beurre de karité chauffé auquel on ajoute l'huile de coco, laissé refroidi est également un bon adoucissant pour la peau. On peut d'ailleurs y ajouter des parfums de fleurs", détaille-t-elle.
Doumbia Salimanta, institutrice dans une école primaire publique à Bouaké (Centre-Nord), en Côte d'Ivoire, assure utiliser, elle aussi, fréquemment "le beurre de karité qui apporte de l'éclat au teint, et prévient les vergetures chez la femme en grossesse".
Comme le karité, l’huile de palme est, lui aussi, un produit sanctifié surtout en Côte d’Ivoire. Sa couleur miel et son odeur proche de celle du Monoi, en font un produit très apprécié.
L’huile de palme est aussi considérée comme l’aliment le plus riche en vitamines A et E qui lui confèrent des propriétés anti-oxydantes, hydratantes et des vertus anti-rides qui font le bonheur des dames.
L’huile est par ailleurs très utilisée dans les villages de brousse où les femmes s’enduisent les jambes pour moins ressentir les griffures des herbes hautes mais aussi pour se masser le corps juste après un accouchement, selon Gbai Adeline, consommatrice.
"Nous utilisons l'huile extraite des noix à l'interieur des graines de palme puis nous grillons ces noix afin d'obtenir une huile de couleur clair que nous utilisons pour la peau mais aussi pour les cheveux, afin de leur redonner brillance et souplesse", explique-t-elle.
Les Camerounaises et les Sénégalaises sont pour leur part, très friandes du Kaolin (« kew » en wolof). Cette roche argileuse, blanche, rose ou beige, souvent importée du Mali, fait office de produit de beauté pour éclaircir la peau et la soigner en cas d’acné en régulant la production de sébum, témoigne Francine, une camerounaise de 23 ans, qui utilise aussi de l'huile de carotte pour affiner son teint.
Du baobab, arbre typique de l’Afrique tropicale sèche et un des emblèmes du Sénégal, on extrait une huile claire, jaune d’or, anti-oxydante qui nourrit et soulage les peaux souffrant d'une sécheresse chronique, les ecchymoses, tout en améliorant l’élasticité de la peau, et en stimulant et adoucissant l’épiderme.
Des extraits de feuilles et d’écorce resserrent les pores, tandis que l’huile des graines favorise la régénération cellulaire de la peau avec des vitamines A, D et E.
"En réalité, la femme africaine n'a pas besoin de produits industriels importés de l'étranger, pour prendre soin d'elle, elle sait bien que c'est dans la nature que l'on trouve les ingrédients les plus efficaces sans être nocifs et sans débourser beaucoup d'argent", assure Meriem, une coquette sénégalaise de 32 ans, qui connait "de nombreuses recettes de grand-mère qui permettent d'être aussi belle que le jour".
Elles ont toutes une conviction: la savane demeure le premier rallié de la beauté ouest-africaine.
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