
AA/ Lomé/ Jacques Pekemsi
L’ancien ministre togolais de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales, Pascal Bodjona, a été placé sous mandat de dépôt après avoir été entendu au palais de Justice par le juge d'instruction, dans une l’affaire d’escroquerie internationale, selon une source judiciaire.
Bodjona, également ancien ambassadeur du Togo aux Etats-Unis, a aussitôt été envoyé à la prison civile de Tsévié, ville située à environ 30 km de Lomé, dans la soirée de jeudi.
L'ancien ministre et porte-parole du gouvernement entre décembre 2007 et juillet 2012 , est accusé d'être le complice de Sow Bertin Agba, un homme d'affaire togolais, qui aurait escroqué l'émirati Abbas Youssef de plusieurs dizaines de millions de dollars US en 2012, selon des sources juridiques.
Interrogé en septembre 2012 en tant que témoin dans cette même affaire, Bodkona avait aussitôt été inculpé, pour "complicité d’escroquerie" et détenu durant 7 mois au sein de la gendarmerie nationale avant d'être blanchi en avril par la Cour d’appel de Lomé, et remis en liberté provisoire.
Mais ce jugement a ensuite été déclaré « nul » par la Cour suprême, ce qui a permis, récemment la réouverture du dossier, toujours selon les mêmes sources.
Pour les avocats de Bodjoda, cette arrestation est une "manipulation judiciaire" et "le juge d'instruction, Komi Soumdina, n'est plus habileté à suivre ce dossier qu'il aurait dû renvoyer au Procureur général", a indiqué à Anadolu Me Dovi Ahlonko, membre du conseil des avocats de Bodjona, qui ont déposé une requête jeudi matin pour prouver l'incompétence du juge.
De son côté, Pascal Bodjona est convaincu d'avoir été arrêté pour d'autres motifs et a laissé entendre qu'il était prêt à y faire face "on m'a déposé non pas pour motifs de droit communs mais pour d’autres motifs et je suis prêt », a laissé entendre l’ancien Porte-parole de Faure Gnassingbé, actuel président du Togo.
La défense de Bodjona a déclaré attendre la réponse au sujet de leur requête afin de se préparer à "d'autres démarches" juridiques.
Bertin Sow Agba, "le cerveau" de cette dite escroquerie, avait déjà été arrêté en septembre 2012, mis en prison puis libéré. Il s'est alors enfui vers la Grèce, selon des sources proches du gouvernement.
Le Togo a par ailleurs demandé son extradition, une sollicitation qui est actuellement étudiée par les autorités helléniques influencées dans le même temps par la demande d’asile de Agba.