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Interview: Le mystère enveloppe toujours la destinée du vol AH 5017 d'Air Algérie

N'Fally Cisse, président de la commission d'enquête malienne sur le crash d'Air Algérie.

26.09.2014 - Mıse À Jour : 26.09.2014
Interview: Le mystère enveloppe toujours la destinée du vol AH 5017 d'Air Algérie

AA/ Bamako/ Laetitia Kretz

Le crash de l'avion MD-83 affrété par Air Algérie, en juillet dernier, ne peut être imputé, à ce stade de l'enquête, ni à la thèse terroriste ni aux conditions météorologiques, ni à un état de dysfonctionnement de l'avion ni à un manquement professionnel de l'équipage, a déclaré N'Fally Cisse, président de la commission d'enquête malienne sur le crash d'Air Algérie, dans une interview à Anadolu.

"Les éléments que nous avons aujourd'hui excluent la thèse terroriste puisque l’avion est arrivé entier au sol et qu’il n’a pas explosé en l'air" a déclaré Cisse, depuis le siège de l'Agence Nationale de l'Aviation Civile à Bamako.

En outre, l'avion de nationalité espagnole (Swift Air) est conforme, à s'en fier à la documentation rendue disponible auprès de la Commission, aux critères internationaux de navigabilité. Des éléments seront toutefois, vérifiés, ultérieurement auprès du constructeur.

"L’avion remplit les critères internationaux. Il est entretenu normalement et ses certificats de navigabilité sont à jour. L’avion étant européen, nous ne pouvons mettre en doute les documents délivrés. Mais nous n’en tenons pas forcément à ce constat, nous allons mener notre enquête"

Un communiqué de  l'Elysée, émis le jour du crash, dont près de la moitié des victimes étaient de nationalité française, avait indiqué que les conditions climatiques pouvaient être à l’origine de l’accident, survenu dans le nord-Mali, tout en précisant qu’il était, cependant, "encore trop tôt pour tirer des conclusions". Selon les premières conclusions de la commission d'enquête malienne, "les conditions climatiques ne sont pas à l’origine du crash parce qu’on n’a pas signalé de perturbations majeures signalées dans nos paramètres", a indiqué Cisse.

"Le pilotage automatique a été déconnecté, à un certain moment. Cela n'arrive que par la volonté du pilote ou si le système de l'avion estime que les conditions du fonctionnement de l’automatisme ne sont plus réalisées et que le pilote doit reprendre l’avion"; a-t-il noté.

"L’automatisme a donc été déconnecté en raison d’autres paramètres extra climatiques, comme par exemple la vitesse moteur ou l’assiette de l’avion", a conclu le président de la commission, sans évoquer toutefois la responsabilité du pilote dans ce contexte.

Cisse a également entendu apporter un démenti quant à "l'état de fatigue" de l’équipage, relayé par "des rumeurs". "Contrairement à ce qui a pu circuler, l'équipage de l'avion était dans les normes (par rapport à l’état de fatigue). Ils ont travaillé ensemble, ont effectué énormément de vols ensemble. Il s'agissait d'un équipage consciencieux calme et serein."

"Le crash ne pouvant être donc imputé, à ce stade de l'enquête, ni à la thèse terroriste, ni aux conditions météorologiques, ni à un état de dysfonctionnement de l'avion ni à un manquement professionnel de l'équipage, l'enquête technique se poursuivra", selon N'Fally Cisse pour établir avec plus de clarté les circonstance de l'accident qui a fait victimes.

La Commission d’enquête malienne sur le crash de l’avion d’Air Algérie a rendu ses premières conclusions ce samedi 20 septembre à Bamako. L'avion qui devait relier Ouagadougou à Alger le 23 juillet dernier transportait 116 passagers à bord, dont 54 Français et 28 burkinabès. Aucun survivant n'a été enregistré.

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