
AA/ Conakry/ Boussouriou Bah
La ville de Nzérékora (Sud-Est) a connu, samedi soir, "un retour précaire au calme", après des affrontements jeudi et vendredi, entre manifestants et forces de l'ordre, qui ont fait une cinquantaine de blessés et autant d'arrestations, selon Kony Kourouma, député originaire de la région de N'zérékoré, joint au téléphone par Anadolu.
En dépit du maintien du couvre-feu, instauré jeudi, la deuxième ville du pays se rétablit des affrontements provoqués par des rumeurs de pulvérisation de son marché par une équipe de Médecins Sans Frontières (MSF), démenties, samedi soir, par le ministère de la santé.
"On note une présence massive des forces de sécurité dans tous les carrefours, la circulation tend à reprendre et quelques activités également" a déclaré le député du parti de l'Union des Guinéens pour la Démocratie et le Développement (UGDD-non affilié), Kony Kourouma.
"Parmi la cinquantaine de blessés, il y a, au moins, 27 agents des forces de l'ordre." a déclaré Kourouma, corroborant un communiqué du préfet de N'Zérérkoré, transmis par la radio nationale, samedi soir, faisant le point sur la situation dans cette ville de Guinée forestière, épicentre de l'épidémie Ebola.
Pour Kourouma, des éléments du Mouvement Unifié pour la Démocratie au Libéria (ULIMO- groupe rebelle libérien créé en 1991 dont des éléments sont réfugiés en Guinée Forestière) ont amplifié la tension.
"Des éléments de l’ULIMO actifs à N’Zérékoré, notamment dans la localité voisine de Dorota, se sont mêlés à la danse pour aggraver la situation. Il y a eu des tirs des armes à feu entre les forces de sécurité et les éléments de l’ULIMO" a confié le député à Anadolu.
Une information que le Préfet de N’Zerekoré, Aboubacar Bope Camara, joint au téléphone par Anadolu, a préféré démentir.
Samedi soir, le ministère de la santé, par la voix du porte-parole du Gouvernement, Albert Damantang Camara, qui remplaçait le Ministre de la santé dans le cadre de la conférence de presse hebdomadaire du ministère, a démenti l'information selon laquelle les affrontements de jeudi et vendredi derniers faisaient suite à la pulvérisation, par une équipe de MSF, du marché de N'Zérékoré, avec un produit désinfectant contre Ebola. Il a regretté que dans "le climat d'affolement régnant", ces rumeurs ont donné lieu à ces tensions.
"La pulvérisation du marché de la ville par MSF n'était qu'une rumeur à laquelle des citoyens, notamment des marchands, ont cru. Affolés, ils se sont dirigés à l'hôpital régional pour saccager les locaux de MSF. C'est là que les forces de sécurité se sont interposées."