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Est-RDC: les "Fula, Fula", des "garages mobiles" qui dépannent les véhicules

Kipesi Manase a fabriqué 8 voitures dépanneuses à partir de vieilles épaves et quelques moteurs importés de Chine.

07.07.2015 - Mıse À Jour : 07.07.2015
Est-RDC: les "Fula, Fula", des "garages mobiles" qui dépannent les véhicules

AA/Beni/Al-hadji Kudra Maliro

A Béni, dans l’Est de la RD Congo, Kipesi Manase, mécanicien, a mis en place un système ingénieux : les « Fula Fula », des « garages mobiles » qui sillonnent la ville pour dépanner des véhicules légers.

Lui qui a hérité son savoir-faire de son grand-père mécanicien, a parfait sa formation par un diplôme en mécanique-générale. Il a fabriqué de ses mains pas moins de 8 «Fula Fula» en 3 ans, construites à partir de vieilles épaves de voitures modernes et quelques moteurs importés de Chine (Moteur Jiang FA).

«L’idée de créer cette voiture-dépanneuse m’est venue en voyant mon grand-père porter un moteur très lourd sur sa tête pour aller dépanner des voitures en ville. C’était épuisant pour lui, et j’ai donc décidé de fabriquer une première voiture grâce aux épaves d’un Land-Rover. J’ai utilisé cette voiture pour transporter les équipements dont j’ai besoin quand on m'appelle en ville pour dépanner, et ça marche », relate pour Anadolu, le mécanicien âgé de 41 ans.

Kipesi trouve facilement les moteurs dont il a besoin car la ville de Beni se trouve à proximité de la frontière entre la RDC et l’Ouganda où plusieurs personnes importent des voitures en provenance du Japon, Chine et Dubaï, explique-t-il encore.

Chaque « Fula Fula » nécessite un investissement d’au moins 3 mille dollars, renseigne-t-il.

« Un moteur Jiang FA coûte 1200 dollars, un alternateur coûte 800 dollars, et les boitiers et accessoires peuvent coûter jusqu’à 1500 dollars », détaille le mécanicien. « La voiture possède quatre vitesses et une marche arrière. Elle consomme par jour au moins 10 litres d’essence diesel et sa vitesse maximale est de 45 km/heure », poursuit-il.

Cet investissement conséquent lui permet de vivre correctement. Grâce aux 8 voitures qu’il a, il peut résoudre jusqu’à 10 cas de pannes par jour dans la localité de Béni, ce qui peut rapporter pas moins de 100 dollars quotidiennement. Il emploie trois personnes; un chauffeur, un technicien soudeur et un comptable. 

Après les avoir payé, il a toujours de quoi vivre correctement. Toutefois,  « nos clients marchandent toujours le prix une fois que le travail est achevé, ce qui est ennuyeux pour moi, car le travail que je fournis est épuisant ! », déplore-t-il.

D'ici la fin de l'année 2015, Kipesi construit un grand camion qui servira à transporter les déchets de la ville et la garder propre. "J'appelle notre gouvernement à restaurer la paix dans la région (théâtre d'affrontements récurrents entre milices armés) afin que les touristes puissent venir voir les véhicules qu'on fabrique localement à Béni", a-t-il souhaité, le sourire aux lèvres. 

 
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