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Des extrémistes hindous réclament l'interdiction des muezzins

Des organisations hindoues de la droite nationaliste, qualifiant la pratique de «perturbation» et militent pour l'interdire.

11.06.2014 - Mıse À Jour : 11.06.2014
Des extrémistes hindous réclament l'interdiction des muezzins

AA/New Delhi (Inde)/ Shuriah Niazi

En Inde, tout comme dans de nombreux autres pays dans le monde, des haut-parleurs sont utilisés pour diffuser  régulièrement «l’adhan», l’appel à la prière des musulmans.

Leur utilisation à l’aube, a cependant récemment été objet de critiques de la part d’organisations hindoues de droite qui qualifient la pratique de «perturbation».

Cette opposition a été exprimée lors de plusieurs manifestations menées par l’organisation hindoue Rahstriya Hindu Andolan, dans la ville du sud de l’Inde, Mangalore, appelant à une interdiction nationale de la pratique musulmane.

La revendication est également reprise par l’organisme nationaliste Hindu Janjagriti Samiti (HJS), dans l’Etat occidental de Maharastra.

«Nous voulons que le gouvernement prenne des mesures immédiates concernant ce problème. Durant les festivals hindous, nous ne sommes pas autorisés à utiliser des haut-parleurs après 22h00, mais les musulmans peuvent le faire pour leurs prières quotidiennes de l’aube» a argué le porte-parole du HJS, Ajay Sambhhavat.

« Ne pensez-vous pas qu'il s'agit de discrimination envers les Hindous? Nous continuerons à soumettre nos revendications jusqu’à ce qu’elles soient entendues » a ajouté Sambhhavat.

Depuis les premières protestations appelant à l’interdiction de l' "adhan",  d'autres groupes, de taille souvent modestes, se sont joints à la revendication. Le phénomène est ainsi devenu une préoccupation pour de nombreux musulmans.

« Nous croyons en la pratique pacifique de notre religion. Tout comme nous n’interférons pas dans la religion des autres personnes, nous voulons aussi que les autres en fassent de même à notre égard» a déclaré le Mufti Abdul Hakim, un clerc musulman installé dans l’Etat septentrional de l’Uttar Pradesh.

Certaines observateurs suggèrent que ces groupes anti-musulmans pourraient devenir plus hardis par la récente élection de Narendra Modi - considéré comme un nationaliste hindou - en tant que Premier ministre de l’Inde.

Un journaliste basé dans le centre de l’Inde, Arif Aziz, affirme cependant que Modi ne devrait pas prêter beaucoup d’attention à ces protestations, bien que le premier ministre indien et son parti politique, le Bharatiya Janata Party, aient été sujets à controverse concernant leur position concernant les droits des musulmans.

«Ces organisations pensent que le Premier ministre les soutiendrait, mais c’est peu probable. Modi évite actuellement les polémiques et concentre son énergie sur d’autres questions plus importantes, telles que le développement» a expliqué Aziz.

Les groupes hindous poursuivent néanmoins  leurs protestations et font circuler des pétitions qui semblent gagner un certain soutien hors de la société civile. Dhananjay Parihar, un politicien du Shiv Sena, groupe nationaliste hindou important, a suggéré au gouvernement de prêter attention aux revendications.

 
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