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Congo Brazzaville: Le Nzango, un jeu traditionnel devenu une discipline sportive

"J’ai quitté mon pays trop jeune sans avoir assez joué à ce jeu. Quel dommage!"

14.01.2015 - Mıse À Jour : 14.01.2015
Congo Brazzaville: Le Nzango, un jeu traditionnel devenu une discipline sportive

AA/ Brazzaville/ Serge Patrick

Jeu traditionnel pour adolescentes pratiqué depuis belle lurette dans les quartiers et les cours des écoles au Congo Brazzaville, le « Nzango » est devenu, ces derniers temps, une discipline sportive à part entière opposant des équipes constituées de femmes.

Ce jeu oppose deux équipes de 11 adolescentes, rangées face à face et séparées par une distance de 2 mètres approximativement. Pendant les rencontres les joueuses sautillent, claquent les mains et chantent des comptines. Les points sont marqués par une équipe en croisant ou décroisant les jambes selon les dispositions fixées avant le début du jeu. Deux arbitres officient la rencontre.

Sans qu'elles soient soutenues par aucun support, les filles doivent réaliser un jeu de pieds accompagné de chants et de claquements de mains, en s'imposant face aux autres joueuses, selon une chorégraphie au rythme soutenu, et dans une portion de terrain limitée.

Les adolescentes s’adonnent à cœur joie à ce jeu, pendant les récréations à l’école ou lors des heures libres dans leurs quartiers.

« Le Nzango était pour nous à la fois un sport et une distraction favorite. Il est basé sur une intense activité physique. On chante, on saute et on transpire», se souvient Bienvenue Moukoko, la trentaine.

Hélmie Belimi est une autre fan du Nzongo. Chanteuse, elle le pratique depuis son jeune âge. Mais regrette de ne pas s'y être suffisamment adonné, à ses débuts.

« J’ai quitté mon pays très jeune. S’il est une chose que je regrette aujourd’hui c’est de ne pas avoir eu assez de temps pour pratiquer mon jeu favori.»

Une date mémorable pour elle: le 7 décembre dernier, lors du festival de jazz de Pointe-Noire (Centre-ouest), elle a animé un master class Nzango.

« Des filles des écoles de Pointe-Noire ont joué au Nzango sur fond de mélodies  jazz. C’était formidable. J’ai joué et retrouvé un peu de ma jeunesse », se réjouit-elle.

Le Nzango semble être au goût du jour au Congo, étant prisé par différentes franges sociales. Il a, en effet, cessé d’être un simple jeu pour devenir un sport féminin, pratiqué non seulement par les adolescentes mais aussi par des femmes d’un âge plus avancé.

Des équipes religieuses, corporatives ou associatives ont ainsi vu le jour. Le jeu s’est modernisé sous l’impulsion de Guy Noel Mpassi Titov, agent du ministère de la Santé et actuel vice-président de la fédération congolaise de Nzango, qui milite pour son essor depuis 14 ans.

« Au début, le Nzango était un simple jeu traditionnel permettant aux femmes de lutter contre l’obésité et le surpoids en pratiquant un exercice physique. Avec le temps, on a révolutionné ce jeu en en faisant une discipline sportive agréée par les services publics. Des compétitions officielles ont ainsi vu le jour », se félicité M.Titov.

Depuis 2010, la Fédération organise des championnats en la matière. Ce jeu a été retenu, comme sport de démonstration lors des jeux africains de Brazzaville, en 2015.

« C’est un pas important, en attendant d’en faire un sport aussi connu que la lutte au Sénégal », espère Guy Noel Titov.

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