
AA/Abidjan/ Fulbert Yao
Un journaliste ivoirien relevant d’un quotidien de l’opposition, a été placé en détention pour "offense" au chef de l’Etat et "diffusion de fausse nouvelles", a appris Anadolu, jeudi, auprès de la rédaction de son journal
L’arrestation de Joseph Gnahoua Titi, directeur de publication du quotidien d’opposition ivoirien "Aujourd’hui" fait suite à la publication, le 21 juillet, d’un rapport attribué à la Direction Générale de la Sécurité Extérieure française (DSGE), dont l’authenticité n’a pas été prouvée, qui accuse le président Alassane Ouattara de "transfert illicite de fonds, de blanchiment et de détournement de l’aide au développement", a précisé la même source.
Joseph Titi Gnanhoua, convoqué pour une deuxième fois, mercredi par la gendarmerie, après avoir été entendu mardi, durant plus de 8 heures à la Brigade de recherche de la gendarmerie, a été arrêté et transféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), en attendant son jugement, selon une source judiciaire.
Contacté jeudi par Anadolu, Guillaume Gbato, secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la presse de Côte d’Ivoire (SYNAPP-CI), a jugé que "cette arrestation est une atteinte grave à la liberté de la presse " et dit que le Syndicat exige "la libération immédiate et sans condition de Gnanhoua".
"Nous demandons aux autorités ivoiriennes de respecter leurs propres lois et de libérer immédiatement Joseph Gnanhoua Titi", a, pour sa part, noté Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de l'ONG Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué, publié jeudi et dont Anadolu a eu copie.
Aucune réaction sur le sujet n’a pu être recueillie par Anadolu auprès des autorités, notamment, auprès du ministère de la communication.
Cette nouvelle arrestation fait passer à quatre, le nombre de journalistes d’opposition transférés à la justice en Cote d'Ivoire ces quatre dernières années pour « offense au chef de l’Etat».
En novembre 2011, César Etou, Didier Dépri, Boga Sivori, trois journalites travaillant dans des médias de l'opposition, avaient été emprisonnés pendant 13 jours avant d’être jugés et déclarés non coupables.
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