
AA/ Abidjan (Côte d’Ivoire)/ Issiaka N’GUESSAN
Des véhicules roulent à vive allure de part et d’autre sur la nouvelle autoroute qui relie Yamoussoukro, la capitale politique et administrative, à Abidjan, la capitale économique. Brusquement, un accident s’est produit à 30 Km de Yamoussoukro.
Un véhicule personnel roulant à vive allure s’est retrouvé dans le ravin, les quatre roues en l’air après avoir rebondi sur un pneu rechapé, utilisé pour signaler un trou béant dans la chaussée.
Pourtant, cette autoroute de 237 km desservant Yamoussoukro et Abidjan a récemment fait l’objet de travaux de prolongement sur 86 km, d’un coût estimé à 137 milliards FCFA (270 millions usd). Ce projet a été financé par l’Etat ivoirien avec l’appui financier de bailleurs de fonds internationaux dont la Banque Islamique de Développement (BID), le Fonds Saoudien de Développement (FSD), la Banque Arabe de Développement Economique de l’Afrique (BADEA), le Fonds Koweitien de Développement Economique Arabe (FKDEA) et le Fond de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Moins d’un an après sa mise en service, des crevasses et des trous sont apparus sur les chaussées, obligeant la société tunisienne Soroubat, à maintenir un entretien permanent. Le réseau routier ivoirien, extrêmement dégradé, cause des désagréments aux transporteurs en provenance des pays voisins (Mali, Burkina Faso et Niger) qui viennent chercher du fret au port d’Abidjan.
C’est devenu une coutume de voir sur les bas-côtés de la voie internationale Abidjan-Ouangolodougou-Pogo (à la frontière malienne) ou Laleraba (en direction du Burkina Faso), des camions piégés dans des trous. Cet état de cause a contribué au lancement des travaux de réhabilitation de la voirie de la zone industrielle de Yopougon, jeudi 28 août dernier, par le maire de la plus grande commune ivoirienne, Gilbert Koné Kafana, en vue de faciliter la circulation aux usiniers, aux transporteurs et commerçants.
Démarrés le 11 août, les travaux devraient prendre fin dans six mois pour le plus grand plaisir des usagers. Le coût total de ce projet est de 2 milliards de FCFA (39 millions usd).
D’autres chantiers similaires seront également livrés dans les mêmes délais, selon M.Kafana.
« Le problème de la voirie à Yopougon (qui abrite la plus grande zone industrielle du pays, les centrales thermiques et électriques, Ndlr) est préoccupant » estime le maire Koné, dans une déclaration à Anadolu. Pour lui, la crise postélectorale de 2010 mais bien avant, le manque d’investissements depuis 1993 sont de la partie.
« C’est un soulagement pour tous les usagers. Cette route était tellement endommagée qu’il était difficile d’y circuler", se réjouit un chauffeur de camion poids lourd exerçant pour le compte d’une entreprise de fabrication de cahiers.
Les travaux de la voie principale de la zone industrielle s’inscrivent dans le cadre de la réhabilitation globale des axes routiers du pays.
Il reste, toutefois, une grande partie du réseau routier ivoirien qui nécessité une réhabilitation. Le 31 août dernier, le ministre de l’Intérieur procédait au lancement des travaux de bitumage de la portion Vavoua-Séguéla (65 Km) pour un montant de 8 milliards de FCFA (17 millions usd).
« Nous faisons le lobbying auprès du gouvernement, les communes n’ont pas les moyens pour financer les travaux de la voirie », soutient le maire de Yopougon. La dégradation avancée du réseau routier national cause, selon lui, des pannes préjudiciables aux opérateurs économiques de l’hinterland (Mali-Burkina Faso), des accidents et un frein à l’économie ivoirienne qui se remet de dix ans de rébellion et de crise postélectorale.
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