
AA/ Ouagadougou/ Lougri Dimtalba
Nichés le long des fleuves burkinabé, des peuples d’oiseaux migrateurs envahissent les champs de riz, de petit mil et de sorgho immatures. Le spectacle s'est récemment reproduit causant bien des dégâts dans plusieurs champs.
Ces invasions occasionnent, selon le ministère de l’Agriculture, des pertes de 80 à 100% du rendement desdits champs. D’ailleurs, entre septembre et novembre de l’année en cours, des milliers d’oiseaux « Quélia Quélia » (oiseau localement appelé mange-mil concentrés en Afrique subsaharienne et causant des dégâts dans les rizières) ont dévasté près de 20 mille hectares dans la province de Soum (Nord), selon le comité de surveillance et de la lutte anti-aviaire.
Même constat dans la vallée du Sourou (Ouest), où le comité estime les dégâts causés par les oiseaux granivores à plus de 1 000 hectares (en plaine et hors plaine), avec des pertes qui s’élèvent à 25 voire à 60% de l’ensemble des productions habituelles.
Force est de constater que le mil enregistre une production de 1 million et 78 mille tonnes, relativement stable par rapport à la campagne passée, le sorgho blanc: 1million et 427 mille tonnes, en baisse de 3,6%, le sorgho rouge: 452 mille et 718 tonnes, en hausse de 2,3% par rapport à la campagne de l'année précédente, le maïs: 1 million et 585 mille tonnes et le riz: 305 mille et 382 tonnes, en baisse de 4,4% par rapport à la campagne passée.
Amadou Diallo, producteur à Nyassa dit assister impuissant à ces colonies d’oiseaux qui envahissent les périmètres irrigués et pillent les récoltes. Son sport quotidien consiste à chasser les oiseaux dès le matin jusqu’au soir, en faisant du bruit (méthode traditionnelle)
Cette année, plus de 1800 ha ont subi les attaques des oiseaux ravageurs. « Des bandes importantes d'oiseaux qui se sont abattus sur l'exploitation pour tout dévaster en quelques minutes», affirme Jean Marcel Oulé, directeur régional de l’agriculture de la boucle du Mouhoun (Ouest) à Anadolu.
Pour faire face à ce phénomène, le ministère de l’Agriculture a élaboré un plan de riposte consistant à utiliser des filets pour traquer les oiseaux.
Dans la Boucle du Mouhoun « nous avons besoin d'environ 28 000 filets pour lutter contre ces oiseaux » a indiqué M. Oulé, soulignant qu’« il faut fédérer les énergies et déployer les moyens nécessaires pour contenir ces espèces».
De son côté, le directeur provincial de l’agriculture et de la sécurité alimentaire du Soum, Yaya Tiengrébéogo, plaide pour la réduction du nombre de ces oiseaux ravageurs, sans pour autant contribuer à leur extinction».
La campagne agricole 2014-2015 s’annonce excédentaire selon le ministère de l’Agriculture, mais la menace des oiseaux ravageurs demeure la préoccupation majeure des agriculteurs.
Au Burkina Faso où près de 90% de la population vit de l’agriculture, les professionnels du secteur souffrent de la rareté des eaux, du manque des moyens de production adéquats et de financement, outre les attaques ravageuse du mange-mil.
Plusieurs provinces de ce pays sahélien d’Afrique de l’Ouest sont, par conséquent, exposées à l’insécurité alimentaire encore aggravée par la sécheresse qui traverse souvent leur pays.
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