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Archipel des Comores, un géant touristique qui dort

« Pour qu’il y ait du tourisme aux Comores, il faudrait renforcer les infrastructures, l’énergie,faire la promotion de la destination et donner une image positive du pays » (Directrice de l'office du tourisme à Anadolu)

07.04.2014 - Mıse À Jour : 07.04.2014
Archipel des Comores, un géant touristique qui dort

AA / Moroni /Said Abdallah Abouhariat

L'Archipel des Comores, situé dans l'Océan indien, regorge de splendeurs méconnues. Sa faune et sa flore, son patrimoine historique et culturel, le savoir-faire de ses artisans, ses festivités, en font un lieu à fort potentiel touristique, pourtant encore inexploité.

Appelées les îles de la lune, du fait de la position de quatre îles qui forment un croissant de lune ("Qamar" en arabe), les Comores, pays membre de la Ligue Arabe, souffrent d'un réel manque de rayonnement à l'international.

L'enclavement aérien et maritime, l'absence d'infrastructures adéquates, l’offre d’hébergement en deçà des normes internationales entravent en effet le développement touristique.

Pourtant, l'archipel ne demande qu'à être mis en valeur et devenir un véritable pôle d'attraction pour touristes.

"Le tourisme pourrait bien faire redémarrer la machine économique nationale, offrir de nombreuses opportunités d’emplois, booster le secteur agricole, relancer le domaine des transports, améliorer les conditions de vie de la population, bref, relancer et faire vivre les autres secteurs de l’économie" a déclaré à Anadolu  la présidente du conseil d’administration de l’Office de tourisme, Hissan Guy.

Hissan Guy a également souligné l'importance d'intervenir au plus vite dans le secteur touristique. A défaut de statistiques récentes, les recettes touristiques étaient évaluées à 140  millions de dollars en 2000 et devrait tourner autour du même chiffres aujourd'hui. Elles sont générés par 30 milles touristes par an, un chiffre qui fait pâle figure par rapport aux 500 000 touristes de l'île voisine de Maurice. Quant aux emplois, ils sont passés de 960 à 490 en 2009. "Il y a donc urgence d’intervenir sur le secteur du tourisme." a-t-elle déclaré.

La récente ouverture à Moroni d’un Office de tourisme constitue un rayon de soleil dans ce ciel passablement nuageux du tourisme national. Les Comores ont longtemps souffert de l’absence d’un tel organe dont la mission principale est de mettre en œuvre la promotion touristique. 

"Le rôle principal de l’office de tourisme est de faire la promotion de ce qui est disponible aux Comores actuellement. Et c'est le tourisme de découverte et l'écotourisme qui sont privilégiés à défaut de supers-hôtels", a souligné Hissan Guy.

Naama Idrisse, gérante de l’hôtel « jardin de la paix » considère pour sa part que «  les Comores bénéficient  de nombreuses richesses touristiques et disposent, d'éléments naturels, culturels, historiques, qui, une fois exploités, offriront un important marché touristique. ».

La gérante a déploré « les problèmes d’ordre énergétique, le manque de main d’œuvre qualifiée, et surtout le manque de touristes dû à la cherté excessive de la destination ».

Idriss a enfin souligné à Anadolu que «  le tourisme aux Comores est toujours dans un état de balbutiement et pourtant il devait être l'un des principaux facteurs de développement du pays. « le secteur ne décolle pas par manque d'engagement sérieux, de bonne volonté et d'une véritable politique participative de l'Etat ».

Un avis partagé par Dramsi Firozali, patron d'un l’hôtel, "Les Arcades", qui considère que "l’Etat affiche une volonté politique, mais reste inerte quant aux faits en matière de développement du secteur touristique" et d'ajouter " nous avons un secteur reconnu par l’Etat comme créneau porteur de croissance, mais, dans les faits rien n’est fait pour le soutenir”.

L'Archipel des Comores possède pourtant les atouts nécessaires pour devenir la prochaine destination paradisiaque prisée des touristes en mal de nature.

 Les quatre îles de l'Archipel sont en effet autant de visages à découvrir.

L’île de Ngazidja est ainsi connue pour ses tortues, ses grottes et son volcan Karthala, point culminant de l’île (2.361 m),  qui développe ses reliefs sur plus des deux tiers du territoire et communique avec de nombreux cônes volcaniques disséminés sur toute l’étendue de l’île. 

L’île de Mohéli est quant à elle célèbre pour son parc marin, avec ses baleines à bosses, ses dauphins et ses cachalots. Un bijou naturel d’exception dans l’Océan indien et témoin de la virginité de cette île nature.

Réputée mondialement pour ses parfums, l’île d’Anjouan se caractérise par une faune et une flore présentent en très grande variété avec de nombreuses espèces d’orchidées, de fougères arborescentes, de lémuriens et la roussette de Livingstone, une espèce de chauve-souris.

Comme ses autres îles sœurs,  l’île de Mayotte possède une faune et une flore originale à l’endémisme marqué. Baobabs, tortues marines, dauphins, baleines, lémuriens sont les témoins d’une diversité biologique exceptionnelle. 

Autant de richesses qui pourraient donc faire des Comores un pôle touristique attractif si les autorités nationales parviennent à l'exploiter judicieusement, afin que les îles de la Lune cessent d'être les enfants pauvres du tourisme.

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