Archive, Afrique

Annick Kabatesi, l’étoile montante de l’artisanat burundais

Ses vêtements confectionnés à base d'écorces de ficus cheminent vers diverses régions de la planète.

26.01.2015 - Mıse À Jour : 26.01.2015
Annick Kabatesi, l’étoile montante de l’artisanat burundais

AA/Bujumbura/ Rénovat Ndabashinze - 

Enfant déjà, elle rêvait de devenir un jour une grande « styliste » d’habits traditionnels confectionnés à base d’écorce de ficus. Après des années de labeur, Annick Kabatesi est aujourd’hui l’unique artisane au Burundi en la matière à habiller les stars et les hauts responsable et à exporter ses habits traditionnels et modernes vers le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, la Belgique et la France.

Elle compte étendre son activité vers les quatre coins de la planète. A Anadolu, elle a raconté le commencement, le chemin de la réussite et ses ambitions.

A base d’écorces de ficus (arbres abondants à Gitega, à plus de 100 km de Bujumbura), elle multiplie les confections. Elle fabrique des pagnes pour les hommes et les femmes, des cache-sexes pour les enfants. Puis, elle décore certains vêtements par des rubans, des perles, des petits dessins géométriques et des animaux comme les crocodiles et les hippopotames, afin de les rendre contemporains et plus attractifs.

Primée par l'organisation de la Francophonie, puis par le président burundais, Pierre Nkurunziza, en 2014,  Annick Kabatesi est à la tête de la société « Murundikazi Fashion ». Elle confectionne des vêtements traditionnels mais également des habits conformes au style européens : des sacs à main, des chaussures, des tableaux,  etc.

  «Murundikazi », le nom de son entreprise en kirundi (langue locale) signifie la femme burundaise. « C’est l’aboutissement  d’un rêve qui me hantait dès mon jeune âge. Je rêvais de côtoyer une personne habillée en écorce de ficus  et d’en faire la promotion », confie-t-elle, fièrement.

Son rêve a bien une source : un texte du livre de la 5ème année primaire, où l’on parle de vêtements en écorces de ficus portés par les Burundais avant la colonisation.

 «Il faut que je sache comment un arbre peut devenir un habit », tel était son objectif de tous les jours, dans la province de Muyinga, sur la frontière-nord avec la Tanzanie. Ce n’était que vers 2005 qu’elle descendit à Bujumbura (capitale) pour entamer un voyage d’exploration. En 2008, après des années de labeur, le rêve devient réalité. Elle monte sa propre entreprise.

Pour se faire une publicité, Annick Kabatesi, a confectionné un costume en ficus au chanteur célèbre et très aimé au Burundi, Steven Sogo, pour la sortie de son morceau : « Il est beau mon pays Burundi ».

Parmi ses clients figurent également d’autres artistes qui portent les costumes qu’elle confectionne pour eux lors de festivals internationaux, des touristes étrangers en quête de produits originaux et de hauts responsables d’Etat tels que nombre de ministres s’habillant en tenue traditionnelle lors des fêtes nationales.

Ses prix ne sont pas, toutefois, à la portée de tout le monde, elle met en avant "les coûts de production" à commencer par l'acheminement du matériau, qui lui parvient déjà traité, de l'intérieur du pays, et la rémunération de trois jeunes filles qui l'aident dans la confection. A titre illustratif, l’ensemble chapeau et sac-à-main est vendu à plus de 300 USD, les vestes à près de 200 USD, un chapeau cowboy  à 30 USD, une mallette à plus de 40 USD.

 Annick Kabatesi, très attachée à ce qu’elle fait, se montre déterminée à aller de l’avant au service de l’arbre emblème de son pays : le ficus. La relance des habits tissés à base d’écorces de ficus affectés par l’arrivée des tissus européens avec la 1ère moitié du XXème siècle demeure pour elle « une cause noble ».

 
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