Sénégal : demande d'avenir et de justice d'une jeunesse en rupture avec l'élite* (Analyse)
Alors que le calme est de retour au pays de la Teranga après les émeutes et manifestations de soutien à l'opposant Ousmane Sonko libéré le 8 mars dernier, les problèmes et inquiétudes de la jeune population sénégalaise ne se sont pas dissipés.

France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Sénégal a connu, début mars, des scènes d'émeutes et de pillages, notamment d'enseignes françaises, suite à l'arrestation d'Ousmane Sonko considéré comme un des principaux opposants au Président Macky Sall.
Le président des Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF), libéré quelques jours plus tard, est inculpé par la justice sénégalaise suite à une plainte pour viol déposée par une employée d'un salon de massage [1] de Dakar, la capitale du Sénégal.
Le Président Sall a appelé au calme et a décrété un deuil national pour les citoyens morts au cours de ces émeutes ; cinq morts selon le pouvoir, 13 selon l'opposition.
L'Agence Anadolu (AA) a interrogé Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) sur les facteurs ayant provoqué les tensions récentes dans le pays de la Teranga (« hospitalité » en wolof) pourtant connu pour sa stabilité politique et sociale.
- « La révolution est en marche »
Arrivé troisième lors de l'élection présidentielle de février 2019, avec 15,7 % des voix, derrière Macky Sall (58,3 %) et Idrissa Seck (20,5 %), Ousmane Sonko, a rejeté les accusations portées à son encontre et dénoncé une manipulation du chef de l'État afin de l'écarter de la présidentielle de 2024.
Le leader d'opposition démis de son immunité parlementaire le 26 février dernier et libéré après 5 jours de détention ayant provoqué des émeutes paralysant le pays, avait fait état d'une « révolution » le 8 mars :
« La révolution est en marche. Elle est déjà lancée et personne ne peut l’arrêter. La peur a changé de camp », déclarait Sonko.
Dans son discours de plus d’une demi-heure, le chef d'opposition âgé de 46 ans, exigeait notamment l’organisation d'élections locales au plus tôt, le rétablissement des droits civiques d'opposants tels que Karim Wade - fils de l’ancien président, incarcéré en 2014, puis gracié en 2016 - et Khalifa Sall - ancien maire très populaire de Dakar, libéré en 2019 après deux ans d’incarcération pour corruption - ainsi qu’une déclaration solennelle et sans ambiguïté de Macky Sall attestant qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, dans le respect de la Constitution sénégalaise.
Selon l’article 27 de la Constitution, révisée le 27 mars 2016 et approuvée par référendum (63%), « La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire ou constitutionnelle».
Alimentant le débat entre juristes, mais aussi la colère de l'opposition et de diverses organisations non-gouvernementales (ONG) réunies sous l'étiquette du Mouvement de défense de la démocratie (M2D) après l'arrestation de Sonko, l'éventualité d'une candidature de Sall à un troisième mandat a ravivé les fractures politiques dans le pays et mis en exergue les problèmes économiques et sociaux amplifiés par la crise sanitaire et économique liée à la pandémie de la Covid-19.
- Jeunesse en colère avec la pandémie affectant l'économie
Le président de l'IPSE interrogé par AA, rappelle tout d'abord un facteur démographique essentiel pour comprendre la colère au Sénégal : la jeunesse de sa population.
« 55 % de la population a moins de 20 ans et 65 % a moins de 25 ans ; l'âge médian est de 19 ans », note Emmanuel Dupuy ajoutant que la majeure partie de cette jeunesse n'a connu qu'un Président, Macky Sall entré en fonction le 2 avril 2012 après 12 ans de présidence d'Abdoulaye Wade qui avait brigué un troisième mandat pour, finalement, échouer face à son ancien Premier ministre, qui n'était autre que Macky Sall. Ce dernier avait réussi à obtenir plus de 65 % des voix au second tour face à son prédécesseur s'accrochant au pouvoir.
Dupuy rappelle également les chiffres de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) faisant état d'un taux de chômage de 48 % au Sénégal, chiffres réfutés par Maodo Malick Mbaye, le directeur général de l'Agence nationale de la Maison de l'outil (Anamo), rapportant un taux de chômage de 16 %.
Le président de l'IPSE souligne aussi la prépondérance de l'économie informelle, fortement touchée par les mesures d'endiguement de la pandémie du nouveau coronavirus, notamment au cours de l'année 2020, ainsi que l'effet psychologique et social de ces restrictions sur une jeunesse privée de libertés et touchée de plein fouet par le chômage et la pauvreté.
Le Sénégal, pays d'Afrique de l'ouest, de 16 millions d'habitants, connu pour sa stabilité politique et sociale, avait affiché une croissance économique annuelle de 5 à 7 pour cent depuis 2014. La croissance du produit intérieur brut (PIB) sénégalais est estimée entre 1,3 % et 1,5 % pour l'année 2020, ce qui reste insuffisant à la création d'emplois pour les 200 000 jeunes arrivant chaque année sur le marché du travail.
Le gouvernement sénégalais porte l'emphase sur le fait que le Sénégal a « évité la récession », mais reconnaît que la croissance de son PIB a considérablement ralenti en 2020, à seulement 1,5%.
« La pandémie a accéléré le processus de déstabilisation économique » constate Dupuy notant que « Sall avait initié divers projets pour encourager les investissements, favoriser la croissance et la création d'emplois, notamment à travers de l’innovante Délégation générale à entrepreneuriat rapide des jeunes et des femmes, mais cela a été balayé par la pandémie », constate le président de l'IPSE,
L'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) estimait, en septembre 2020, que 80 % des ménages sénégalais avaient connu une réduction de leurs revenus du fait de la crise sanitaire, et que plus du tiers des ménages avaient connu une cessation d'activité dans le contexte de la pandémie, alors que, comme le rappelle le chercheur français, 60% de la population active travaille dans le cadre d’entreprises individuelles.
Selon la Banque mondiale, 40 % de la population sénégalaise vit sous le seuil de pauvreté et selon l'estimation de l'économiste sénégalais, Demba Moussa Dembélé cité par plusieurs médias francophones, la crise sanitaire aurait poussé deux millions de citoyens sénégalais de plus dans la misère.
Le secteur touristique représentant 6 % du PIB sénégalais, la pêche générant plus de 53 000 emplois directs et 540 000 indirects au Sénégal, selon l'Organisation des Nations Unies (ONU), ainsi que les transferts d'argent de la diaspora sénégalaise représentant 10 à 13 % des revenus du pays, ont largement été affectés par la crise sanitaire touchant le monde entier.
Un autre problème structurel du pays de la Teranga réside également dans son incapacité à créer suffisamment d'emploi pour les jeunes diplômés.
Chaque année, parmi les 300 000 étudiants sénégalais décrochant un diplôme dans l'enseignement supérieur, seuls 100 000 d'entre eux trouvent un emploi selon le Regroupement des diplômés sans emploi du Sénégal (RDSES). Nombre [2] d'entre eux choisissent d'émigrer en quête d'un avenir meilleur.
- Mesures gouvernementales et perspectives économiques
Après les dernières manifestations et émeutes dans le pays, le président sénégalais avait tenu à rappeler qu’un fonds d’urgence de 1 000 milliards de francs CFA (environ 1,5 milliard d’euros) avait été mis en place pour pallier les effets économiques et sociaux de la pandémie. Macky Sall avait également rappelé la mise en place de reports d’impôts ainsi que l'interdiction de licenciement. Le président sénégalais, admettant cependant que les efforts visant à soutenir les jeunes par la création d'emplois étaient « encore insuffisants », promettait de mettre en place de nouveaux mécanismes et de débloquer de nouveaux fonds.
La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé lundi, une hausse de la croissance du PIB du continent africain de 3,4 % en moyenne en 2021, après une contraction de 2,1 % en 2020. La BAD a également estimé que dix pays africains réaliseront des taux de croissance supérieurs à 5 %. Selon l'institution financière, le Sénégal faisant partie de ces pays, devrait connaître une croissance de 5,1 % de son PIB réel en 2021.
Citant un rebond « du tourisme, des prix des matières premières, et la levée des restrictions induites par la pandémie » la BAD précise que « les perspectives sont toutefois, sujettes à une grande incertitude liée à des risques externes et internes ».
Emmanuel Dupuy fait état d'une « situation économique en demi-teinte, beaucoup moins stable et sûre que beaucoup le penseraient ». Le président du think tank français rappelle « la découverte de trois gisements d'hydrocarbures au large du Sénégal, dont la valeur totale des réserves estimées est de 23 milliards de dollars », soit l'équivalent du PIB annuel du pays.
Dupuy estime qu'il s'agit d'une « perspective économique qui aurait pu grandement bénéficier au Sénégal, notamment à l'investissement dans ce pays où le taux de corruption est relativement faible, 8e pays le moins corrompu d’Afrique, 46e sur 179 pays, selon l’ONG Transparency International» note Dupuy qui rappelle cependant qu'une affaire de corruption ayant visé, en 2019, Aliou Sall, le frère du Président, dans le cadre de l’affaire Petro-Tim, a détérioré l'image du pays et la confiance des investisseurs.
Aliou Sall, à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) avait été accusé par le média public britannique « BBC » d'avoir touché un pot-de-vin de 250 000 dollars en 2014, d'un homme d’affaires australo-roumain dont la société, Timis Corporation, avait remporté deux contrats d'exploration gazière off-shore, situées à l’ouest et au nord-ouest de Saint-Louis.
La crise sanitaire a amplifié les problèmes avec le retard accusé dans les projets d’exploitation pétrolière et gazière, qui ne « devrait contribuer aux recettes et aux exportations qu’aux alentours de 2025 », selon la Banque mondiale.
- Méfiance populaire sur l'exécutif et l'indépendance de la justice
Aux problèmes économiques et sociaux du Sénégal, exacerbés par la crise sanitaire, s'ajoutent l'immaturité démocratique du pays où les pouvoirs se concentrent autour du Président de la République.
« Le Sénégal n'a connu que 4 Présidents en 60 ans d'indépendance », rappelle le président de l'IPSE : « De l’emprise des différents partis socialistes créés par Léopold Sédar Senghor », premier président du pays de 1960 à 1980, en passant par Abdou Diouf (1981 - 2000) puis Abdoulaye Wade (2000 - 2012) et l'actuel président Macky Sall, âgé de 59 ans et réélu en 2019 pour un second mandat de cinq ans.
Rappelant qu'Ousmane Sonko n'est pas le premier opposant au président sénégalais ayant été inquiété par la justice de son pays sous la présidence de Macky Sall, Dupuy cite notamment « Karim Wade emprisonné en 2014, exilé au Qatar puis pardonné » ainsi que « Khalifa Sall, plusieurs fois ministre sous le président Diouf et maire de la capitale Dakar lorsqu'il est embastillé en 2017 puis libéré en 2019, mais avec une déchéance de ses droits civiques », rappelle le président l'IPSE ajoutant que « l'arrestation de Sonko était également très politique ». « Le but était de neutraliser un concurrent », estime Dupuy.
« Le Médiateur de la République, Alioune Badara Cissé avait également dénoncé cette arrestation comme douteuse », note le président du think tank européen.
« De nombreux manifestants protestent contre la crise économique et l’absence d’avenir, le couvre-feu et la brutalité policière ainsi que la méfiance à l'égard du pouvoir » ajoute Dupuy.
Au-delà des lacunes démocratiques du Sénégal, parmi les facteurs de tensions et d'opposition politique au pays de la Teranga, Emmanuel Dupuy cite également un « contexte préélectoral avec la perspective de l'élection présidentielle de 2024 dans le viseur ».
Le chercheur français décrit également ce qu'il qualifie de « hiatus entre la capitale et la périphérie du pays »..
Selon Dupuy, le Président Sall et l'opposant Sonko personnifient cette antinomie. « Sonko est un Ovni dans la scène politique sénégalaise », note le président de l'IPSE, ajoutant que « Sonko, dont la famille est originaire de la région de Casamance », une région de l'extrême sud du pays, « représente la périphérie qui a toujours eu un dialogue compliqué avec la capitale Dakar ». On peut également noter que le premier est fils de fonctionnaire, alors que le second et issu d'une famille noble ; ce qui peut avoir une portée symbolique.
- Opposition à une « domination étrangère » au Sénégal
Dupuy rappelle qu'Ousmane Sonko, « ce candidat antisystème prônant le patriotisme économique » dénonce ce qu'il perçoit comme la domination de l'économie sénégalaise par des intérêts étrangers, privés et publics,
Le président de l'IPSE estime qu'au contraire, le président Sall représente l'ouverture des marchés et des secteurs d'activité du Sénégal aux capitaux étrangers.
Le premier combat ce qu'il dit percevoir comme une forme de recolonisation économique ou un néocolonialisme par les pays riches du Nord, à commencer par l'ancienne puissance coloniale française.
Le chercheur français remarque que, pour sa part, « le président Sall est choyé par la communauté internationale notamment par la France » et que celui-ci jouit d'une « légitimation dans l'arène internationale, par exemple à travers le Partenariat mondial pour l'éducation qu'il copréside avec le président français, Emmanuel Macron ».
Dupuy estime qu'aucun acteur international « ne voudra où n'osera contester Sall au cours des deux prochaines années, lui offrant un boulevard ».
Le président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe rappelle, à cet effet, que le chef d'État sénégalais « présidera l'Union Africaine (UA) à partir de février 2022, jusqu’à début 2023, soit un an avant l'élection présidentielle ».
Dupuy souligne également que « la mise en place de l'éco, nouvelle monnaie ouest-africaine, en 2022, en remplacement du franc CFA, ne pourra se faire sans l’implication forte du Sénégal ».
« De plus, les Américains ont décidé de faire du Sénégal, leur porte d'entrée prioritaire pour l'Afrique de l'Ouest, à travers l’Africa Growth and Opportunity Act - AGOA, lancé en 2000 - et le projet Prosper Africa », note le président de l'IPSE.
Le chercheur français ajoute que « la zone de libre-échange africaine (53 pays hors Érythrée) est effective depuis le 1e janvier 2021 ». Dupuy note qu'à travers « la présidence de l'UA, Sall personnifiera cette Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), dont il sera la voix, quand il sera invité aux réunions du G7 ou du G20 ».
Emmanuel Macron et Macky Sall qui échangent et se rencontrent régulièrement, affichent une relation de proximité et de confiance mutuelle.
Cette relation amicale entre le président sénégalais et son homologue français a été parfois présentée comme la raison du pillage d'enseignes françaises telles qu'Auchan, lors des émeutes récentes visant l'exécutif sénégalais. Cependant, Emmanuel Dupuy souligne que « la contestation visait le président Sall et pas la France ou les Français, contrairement aux discours portés par des mouvements comme le Frapp - France dégage ».
Pour le magazine « Jeune Afrique » [3] s'interrogeant sur « le vent contestataire qui souffle en Afrique de l’Ouest à l’encontre de l’Hexagone, dont l’intervention militaire dans le Sahel est très critiquée », ainsi que l'opposition populaire au franc CFA, la particularité du courant « anticolonialiste » visant la France au Sénégal, réside dans le fait qu'elle soit « cristallisée » par le ressenti d'un grand nombre de Sénégalais d'une « omniprésence des grandes entreprises françaises ».
Faisant état de « plus de 250 sociétés tricolores » générant « 2 000 milliards de F CFA de chiffres d’affaires (3 milliards d’euros) », Jeune Afrique cite notamment le groupe « Auchan et ses 27 enseignes qui ont essaimé à travers le pays entre 2014 et 2018. »
«Les magasins Auchan ont proliféré dans des zones clés où étaient implantés d’importants marchés traditionnels » déclare un chargé de la communication du Front pour la révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) interrogé par le magazine.
« Comment les petits commerçants sont-ils censés lutter face à l’une des plus grosses entreprises mondiales de la grande distribution ? », poursuit le représentant du Frapp.
Emmanuel Dupuy constate que - selon la 3e édition d’Africaleads 2021, baromètre du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) des leaders d’opinion en Afrique francophone réalisé par l’institut de sondage IMMAR, présenté il y a deux semaines - « l'Allemagne est perçue comme le pays le plus bénéfique avec 72 % des personnes interrogées ayant une image positive d'elle, alors que la France est reléguée à la 11e place avec 48 % d'opinion positive en Afrique francophone ».
« Cela va de pair avec le fait que 68 % des jeunes Sénégalais (18-24 ans) ont une image négative de la France », note encore le chercheur français, en faisant référence à l’enquête menée en décembre 2020 par l’Ichikowitz Family Foundation (IFF).
- Le rôle déterminant des acteurs religieux au Sénégal
Emmanuel Dupuy rappelle qu'il y a 10 ans, en 2011, un mouvement similaire de contestation, s'appelant "Y en a marre", s'était érigé contre la candidature du président Wade à un troisième mandat.
« Je resterai fidèle à mes principes en tant que président du Sénégal. Wade était également fidèle à ses principes au début, mais le pouvoir gâte les gens. J'espère qu'il ne m'arrivera pas de même en tant que président du Sénégal », déclarait Macky Sall après sa victoire face au président sortant [1].
« Les mêmes qui sont sortis dans la rue en 2000, en scandant « sopi » (changement en wolof) et qui ont porté Wade au pouvoir, l'ont mis à la porte en 2012 », estime Dupuy constatant une méfiance populaire croissante à l'égard du président Sall.
« Les seuls en capacité à jouir d'une légitimité réelle et à ne pas paraître comme liés au pouvoir sont les confréries religieuses », note le président de l'IPSE qui ajoute que l’intervention des deux organisations religieuses principales du pays - les confréries soufies des Mourides et des Tidiane - ont mis fin aux manifestations ayant secoué le pays de la Teranga :
« L’arrestation puis la libération d’Ousmane Sonko, sur fond d’intensification et accélération de la campagne présidentielle de 2024, a révélé les fractures existantes au Sénégal », constate le chercheur français.
« Dans ce contexte, le rôle de médiateur traditionnellement dévolu aux confréries religieuses et au leadership spirituel a joué un rôle déterminant pour faire baisser la pression », ajoute Dupuy citant d'abord « la prise de parole forte et claire du médiateur de la République, Alioune Badara Cissé », ainsi que « celle du Khalife général de la confrérie des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké [qui] était attendue », selon le chercheur français.
Le président de l'IPSE conclut en constatant que « l'appel au calme et à la retenue, du Khalife général de la confrérie des Mourides, permettant le report des manifestations (qui se sont soldées par le décès de 13 manifestants) a eu un impact certain dans un pays où 96 % de la population est musulmane ».
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(*) Les opinions exprimées dans cette analyse n'engagent que leur auteur et ne reflètent pas forcément la ligne éditoriale de l'Agence Anadolu.
Notes :
[1] Affaire « Sweet Beauty » : Le salon de beauté qui a embrasé le Sénégal
https://www.aa.com.tr/fr/afrique/affaire-sweet-beauty-le-salon-de-beaut%c3%a9-qui-a-embras%c3%a9-le-s%c3%a9n%c3%a9gal/2173669
[2] STATISTIQUES DE LA MIGRATION ET DE LA MOBILITE INTERNATIONALES AU SENEGAL
https://www.ansd.sn/ressources/publications/BULLETIN%201_08102019vf1.pdf
[2 bis] Migration au Sénégal - PROFIL NATIONAL 2018
https://publications.iom.int/system/files/pdf/mp_senegal_2018_fr.pdf
[3] Au Sénégal, l’omniprésence des grandes entreprises françaises nourrit le sentiment anticolonialiste
https://www.jeuneafrique.com/mag/906938/societe/au-senegal-lomnipresence-des-grands-groupes-francais-nourrit-le-sentiment-anticolonialiste/