Politique, Monde, Analyse

L'Europe s'efforce de rester unie et ferme, avec la prise de fonction de Trump

- Après l'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis, les dirigeants européens ont diffusé des messages appelant à "l'unité" et à "la fermeté"

Lejla Biogradlija  | 21.01.2025 - Mıse À Jour : 21.01.2025
L'Europe s'efforce de rester unie et ferme, avec la prise de fonction de Trump

Ankara

AA / Ankara / Lejla Biogradlija

À la suite de la prestation de serment de Trump, des responsables politiques de pays européens tels que l'Allemagne, la France et l'Espagne ont insisté sur la nécessité pour l'Europe de maintenir une position forte et unie face aux États-Unis.

- L'Allemagne envoie un message de "force"

Le Chancelier allemand, Olaf Scholz, a félicité Donald Trump pour sa prise de fonction via un message publié sur la plateforme X.

"Aujourd'hui, le président Trump entre en fonction. Félicitations. Les États-Unis restent notre allié le plus proche, et une relation transatlantique solide a toujours été un objectif central de notre politique. Avec ses 27 membres et plus de 400 millions d'habitants, l'Union européenne (UE) constitue une communauté puissante", a-t-il déclaré.

De son côté, Friedrich Merz, président de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), principal parti d'opposition en Allemagne, a appelé les Européens à agir avec confiance et unité face à Trump.

- Appel de la France à "rester ferme"

Le Premier ministre français, François Bayrou, a averti que l'Union européenne et la France risquaient d'être écrasées si elles restaient inactives face aux politiques de Donald Trump.

Bayrou a souligné que, sous la direction de Trump, les États-Unis ont décidé de mener des "politiques dominantes", non seulement en contrôlant le dollar et les politiques industrielles, mais aussi en centralisant toutes les recherches et en accaparant les investissements de chacun.

Il a ajouté : "Si nous ne faisons rien contre ces politiques dominantes, nous serons sous pression, écrasés et ignorés. Cette décision dépend de nous, Français et Européens, car sans l'Union européenne, cela serait impossible."

Le président Emmanuel Macron a également appelé l'Europe à "se réveiller", soulignant la nécessité d'augmenter les dépenses en défense pour réduire la dépendance vis-à-vis des États-Unis.

Macron a posé la question : "Que ferons-nous en Europe si nos alliés américains retirent demain leurs navires de guerre de la Méditerranée ? Et si leurs avions de chasse se retirent de l'Atlantique vers le Pacifique ?"

- L’Espagne critique Musk et le réseau social X

La vice-présidente et ministre du Travail et de l'Économie sociale, Yolanda Diaz, a annoncé qu'elle cesserait d'utiliser la plateforme X, suite au geste d'Elon Musk, comparé à un salut nazi, lors de l'investiture de Donald Trump.

Diaz a déclaré : "Musk utilise X à des fins politiques depuis des mois. X n'est plus un outil de communication ou un réseau social. Grâce à son algorithme, il privilégie certaines idées par rapport à d'autres, transformant la plateforme en un mécanisme de propagande qui influence l'opinion publique."

Faisant référence à l'incident du salut nazi de Musk lors de la cérémonie d'investiture de Trump, Diaz a ajouté : "Cette image choquante m'a poussée à prendre une décision à laquelle je pensais depuis longtemps. Je ne vais plus utiliser la plateforme X."

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a également souligné que face au pouvoir économique, technologique et médiatique "enfermés" par Trump, l'Europe doit se soulever pour défendre la démocratie.

Sanchez, tout en critiquant sans les nommer Trump, Musk et leurs entreprises Tesla, SpaceX et X, a rappelé que l'histoire montre que les technologies ne créent pas de richesse par elles-mêmes.

"Ils ont tendance à renforcer le statu quo, à donner plus de pouvoir aux puissants et à rendre les riches encore plus riches. Cette menace est particulièrement sérieuse à l'heure actuelle," a-t-il ajouté.

Sanchez a déclaré que "le système de caste technologique aux États-Unis, représenté par la Silicon Valley, cherche à utiliser son pouvoir absolu sur les réseaux sociaux pour contrôler les débats sociaux et les actions gouvernementales à travers l'Occident".

Il a souligné la nécessité de résister à cela et de proposer des alternatives.

"Je vais l'expliquer de manière très concise. La démocratie n'est ni un euro, ni une personne, ni un tweet, c'est un vote. Ainsi, l'Europe doit faire face à cette menace et défendre la démocratie", a-t-il ajouté.

Sanchez s'est plaint de "l'assouplissement de certaines mesures, ainsi que de la concentration des pouvoirs financiers et politiques" sur les réseaux sociaux et de l'inquiétude liée à "la possibilité de diffuser des messages affectant des millions de personnes à travers ces plateformes".

Le Premier ministre espagnol a insisté sur le fait que l'utilisation de l'intelligence artificielle doit respecter les droits des citoyens, se conformer aux principes de l'État démocratique, réduire les inégalités et servir les citoyens.

- Orban appelle à la prise de contrôle de Bruxelles

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a affirmé que la présidence de Trump entraînerait un renforcement de la droite en Europe.

Il a déclaré que, en raison des politiques et des approches libérales de la gestion de l'UE, l'Europe se détournait de la Chine, de la Russie et de l'Afrique, qu'il considère comme le continent du futur, tandis que la puissance économique se déplaçait de l'Occident vers l'Asie.

Soulignant que même le soleil brillerait différemment à Bruxelles sous la présidence de Trump, Orban a ajouté : "Avec le nouveau président américain, Bruxelles verra l'émergence d'un large groupe de patriotes. Une grande excitation. L'attaque pourrait commencer. Je lance la deuxième phase de l'attaque visant à prendre le contrôle de Bruxelles."

Traduit du Turc par Adama Bamba

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.