LDC/Énième élimination du PSG : La défaite dans l’ADN ?
-Malgré les « MNM’S », le trio de classe mondiale, Messi, Neymar, Mbappé, aligné en attaque, la formation parisienne a été éliminée une fois de plus en Ligue des champions, un titre qu’elle lorgne depuis l’arrivée de Qatar Sport Investment en 2011.

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AA / Montréal / Hatem Kattou
Mercredi 9 mars 2022, à 22h15 (heure de Madrid), le club français du Paris-Saint-Germain (PSG) menait, à l’heure du jeu de sa deuxième confrontation des huitièmes de finale de la Ligue des champions, face au Real Madrid, par un but à zéro sur la pelouse même de l’antre des « Merengue » du Santiago Bernabeu.
Cet avantage était déjà consolidé par la victoire remportée au Parc des princes, trois semaines plutôt, par les coéquipiers de Verratti, grâce au but marqué par le virevoltant Kylian Mbappé.
Et soudainement surgit Karim Benzema, l’international français en verve depuis quelque temps qui a sévi en inscrivant un coup de chapeau en l’espace de seulement 17 minutes, crucifiant ainsi ses « compatriotes » pour faire sombrer le club de la « Ville des Lumières ».
Cette élimination amère pour les « Parisiens », dont la couleuvre n’a toujours pas été avalée, une semaine après la défaite, a soulevé un tollé et une série de polémiques dans les médias sportifs et autres de l’Hexagone, dont certains sont allées jusqu’à s’interroger pour savoir si le club de la capitale ne porterait dans son ADN les gènes de l’échec à l’échelle continentale.
Malgré les « MNM’S », le trio de classe mondiale, Messi, Neymar, Mbappé, aligné en attaque, la formation parisienne a été éliminée une fois de plus en Ligue des champions, un titre qu’elle lorgne depuis l’arrivée de Qatar Sport Investment (QSI) en 2011.
Certes, le PSG a réussi à atteindre la finale de la Ligue des champions en 2020, à accéder au carré d’as en 2021, et à atteindre à huit reprises les quarts et les huitièmes de finale, il n’en demeure pas moins que le groupe n’est jamais parvenu à s’abreuver du graal européen, et ce malgré la floppée des stars et de la kyrielle d’attaquants ramenés dans le giron du club (Zlatan Ibrahinovic, Edinson, Messi, Cavani, Mauro Icardi, Neymar, Kylian Mbappé…).
Certaines éliminations ont été plus dures que d’autres, notamment, celles face au FC Barcelone en 2017 au terme d’une « Remontada » historique des Blaugrana (1-6 an match aller) et contre le club anglais de Manchester United en 2018 (but inscrit par Rashford à la 94ème min).
- Pléiade de stars
Malgré la pléiade de joueurs talentueux engagés par le club grâce aux investissements injectés par les Qataris, le PSG a toujours buté sur plus fort que soi et a connu certaines éliminations « incompréhensibles » compte tenu du déroulement de certaines confrontations et de l’effectif dont disposait le club.
Rappelons que durant le dernier mercato estival, les dirigeants parisiens ont été en mesure d’enrôler, tour à tour, l’Espagnol Sergio Ramos, défenseur emblématique du Real Madrid et un des meilleurs à son poste au monde, l’Italien Gianluigi Donnarumma, ancien gardien de buts de l’AC Milan et vainqueur de l’Euro avec la Squadra Azzurra, le Marocain Achraf Hakimi, arrière droit de l’Inter de Milan et anciennement du Réal et le Hollandais Georginio Wijnaldum, ex-sociétaire de Liverpool.
Ajoutons à ce quatuor les éléments déjà présents au club, à savoir, le Brésilien Neymar, le Français Mbappé, l’Italien Verratti, les deux Argentins Icardi et Angel de Maria.
Pour couronner le tout, le PSG a engagé la star argentine Léo Messi pour un salaire annuel de 35 millions d’euros dans le but affiché de remporter la Ligue des Champions, objectif ciblé par QSI depuis plusieurs années, ce qui explique l’ampleur de la déception, aussi bien des joueurs, des dirigeants, des investisseurs que des supporters, après chaque déconvenue.
Cet objectif est devenu de plus en plus une exigence après que le club a réussi à survoler et à dominer la compétition locale mais sans pour autant parvenir à confirmer à l’échelle européenne.
- Le football n’est pas une science exacte
Certains observateurs étaient plus alertes, l’été dernier, en avertissant, après la présentation de Messi et son engagement, que réunir des « Galactiques » et additionner des stars pour aligner des vedette côte à côte n’a jamais été une recette-miracle et la panacée pour gagner.
D’aucuns estiment que le football, et c’est ce qui fait son charme, n’est pas une science exacte, et tout l’art consiste à monter un groupe fort mais homogène, où les égos démesurés et multiples se doivent d’être oubliés aux vestiaires pour assurer une cohésion sur le terrain, au service du groupe.
Et c’est précisément cela qui a manqué au PSG, soit une cohésion et une solidarité à toute épreuve, en particulier lors des moments de flottements et des passages à vide qui font perdre au groupe sa lucidité. Malgré la constellation de talents et de techniciens, l’équipe a failli à trouver un leader qui mobilise ses troupes sur le rectangle vert pour les haranguer au besoin, caractéristique des grands clubs.
A titre d’exemple, le Real Madrid, adversaire du jour du PSG, et malgré le départ de certaines stars, dont le Portugais Ronaldo, et en dépit des difficultés et des embuches dressées sur sa voie par moments, réussit en ces temps d’adversité de retrouver la grinta et son ADN de gagneur, pour créer la différence.
Au terme de cette élimination « précoce », de plus et de trop pour le PSG, le club n’est pas parvenu à atteindre l’unique résultat qui aurait assouvi la soif de ses supporters et récompensé les efforts des investisseurs qataris.
Même si l’on excepte la scène footballistique européenne et ses géants, ibériques, bavarois, milanais, turinois, londoniens et mancuniens, le PSG ne semble pas disposer de l’âme de battants et de gagneurs qui caractérisent certains clubs français emblématiques, même ceux qui n’ont plus pignon sur la rue sportive de l’Hexagone, en l’occurrence, les Verts Stéphanois de Platini ou le Stade Rémois de Kopa, sans parler de l’éternel rival du sud, l’Olympique de Marseille.
En effet, les Phocéens, dont les joueurs et le public sont connus pour leur hargne et leur rage de vaincre, sont les seuls en France ayant réussi à décrocher, trois décennies plus tôt, le prestigieux titre convoité, soit la Ligue des champions (anciennement appelée coupe d’Europe des clubs champions) sous la houlette d’un certain Bernard Tapie, paradoxalement natif de Paris mais Marseillais de cœur, parti il y a de cela quelques mois.